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La nouvelle inquisition

Jean-Marie Le Pen avait été incroyablement condamné le 12 mars dernier par la Cour d’Appel de Paris pour avoir rapporté dans les colonnes du Monde, en avril 2003, ce que les Français lui disaient dans ses réunions publiques sur les conséquences, dans leur vie quotidienne, de l’immigration de peuplement : le fait que nos compatriotes soient d’ores et déjà, dans un certain nombre de quartiers, des citoyens de seconde zone, soumis à la loi des plus forts (FDA Quotidien du 14/03/2008). Mercredi, de manière tout aussi incroyable, la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi formé par le Président du FN dans le procès en diffamation qui l’opposait au journal Le Monde dans une autre affaire. Jean-Marie Le Pen entendait ne pas laisser passer la manière dont « le quotidien de référence » avait relaté ses propos sur l’Occupation, dans un entretien paru dans Rivarol en janvier 2005. Il estimait que la présentation qui en avait été faite portait atteinte à son honneur et à sa considération. La « justice » ne l’a pas entendu de cette oreille…

Le pari de la droite mondialiste…

Dans un entretien accordé cette semaine à l’hebdomadaire l’Express, le Premier ministre François Fillon a annoncé que le gouvernement souhaitait un débat sur le mode de scrutin pour les régionales » indiquant qu’« à titre personnel, (sa) préférence va pour la proportionnelle à un tour et non à deux comme actuellement ». Le mode de scrutin actuellement en vigueur (mi-majoritaire, mi-proportionnel) avait été voulu par Jean-Pierre Raffarin et promulgué par une loi d’avril 2003 dans le but clairement affiché de marginaliser le FN, arbitre des élections de 1998, et d’accentuer la bipolarisation de la vie politique… avec comme résultat le passage sous la coupe de la gauche en 2004 de 21 régions sur 22. Mais aussi une baisse sensible du nombre des Conseillers régionaux frontistes alors même que le Mouvement de Jean-Marie Le Pen avait réalisé pour ce type d’élections le meilleur pourcentage de son histoire. Afin d’affaiblir la possibilité pour les frontistes de défendre aux mieux la France et les Français dans nos régions fut également institué le fameux « 49-3 régional ». Bien sûr cette sortie de M. Fillon en faveur de la proportionnelle s’explique, non par un soudain élan démocratique, mais largement par le fait qu’il table sur un affaiblissement durable du FN dans la perspective des régionales de 2010. Est-il besoin de le préciser, les nationaux suivront avec intérêt le débat engagé sur le mode de scrutin régional et auront à cœur de briser les mauvaises supputations de la droite mondialiste UMP.

Le discours de la méthode…

Fidèle à la méthode Coué, le Ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a affirmé mercredi lors d’une conférence de presse que l’« économie réelle de la France se porte plutôt bien » et que notre pays résistait à la crise financière internationale. Elle n’a pu cependant dissimuler le fait que le gouvernement va réviser à la baisse sa prévision de croissance pour 2008, s’accrochant à un taux de progression du PIB oscillant entre 1,7% et 2%, ce que M. Fillon a confirmé à l’hebdomadaire L’Express. Le gouvernement prévoyait jusque-là une croissance située entre 2 et 2,5%, avec un budget bâti sur une hypothèse de 2,25%. La Commission européenne prévoit 1,7%, le FMI 1,5% et l’OCDE 1,8%. Le Premier Ministre a dû également admettre une nette
aggravation des déficits publics pour 2007, « un peu supérieur aux 2,4% du produit intérieur brut initialement prévus », l’objectif pour 2008 étant fixé à 2,3%. Enfin, François Fillon a commencé doucement mais sûrement à enterrer la promesse faite par Nicolas Sarkozy, durant la campagne présidentielle, de baisser de 68 milliards d’euros en dix ans les prélèvements obligatoires.
« L’objectif, c’est le retour à l’équilibre en 2012. Si l’on peut faire mieux, on le fera », explique-t-il, « si la conjoncture le permet, si les mesures que nous prenons produisent les effets escomptés, nous réduirons les prélèvements ». Cela fait beaucoup de « si »…

Un sujet hautement sensible

Bruno Guigue, normalien et énarque, sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime), spécialiste du Moyen-Orient sur lequel il a écrit plusieurs ouvrages, a été limogé « pour manque au devoir de « réserve » », par le Ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, a-t-elle indiqué le 23 mars. Un sanction rare qui s’explique par la tribune publiée par ce dernier en réaction au texte présenté par Le Monde (édition du 28 février) conjointement signé Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel, intitulé « L’ONU contre les droits de l’Homme ». M. Guigue s’y livrait à une critique argumentée mais virulente de la politique menée par l’Etat hébreu vis-à-vis des Palestiniens. Un sujet hautement sensible tant les passions et les haines sont tranchées. Comme l’atteste encore le dernier sondage publié par un institut palestinien, le PCPSR qui indique que 67% des palestiniens approuvent les attentats contre les civils israéliens, 64% les tirs de roquette sur Israël depuis la bande de Gaza et 84% l’attentat meurtrier commis le 6 mars dernier contre une école talmudique à Jérusalem, la yeshiva Merkaz Harav. S’exprimant le 11 mars dernier, place de la République à Paris, sur cet attentat, le député sarkozyste Claude Goasguen, président du groupe d’amitié France-Israël, avait dénoncé les agressions d’un « peuple sauvage de terroristes épouvantables ».

« Servilité » et « brutalité »

Pour le reste, il paraît évident que le support choisi par Bruno Guigue pour publier la tribune qui lui est reprochée, le site musulman francophone et anti-sioniste oumma.com, a été un motif d’irritation supplémentaire pour sa hiérarchie. Le Front National, par la voix de son Vice-président, a protesté « contre la servilité et la brutalité de Mme Alliot-Marie » dans cette affaire, lequel a relevé qu’ « un fonctionnaire a le droit de publier, en dehors de ses strictes fonctions, des analyses politiques. Beaucoup ne s’en privent pas, on songe aux magistrats animant le très gauchiste Syndicat de la Magistrature ; la tolérance est alors très grande. Sauf si ce fonctionnaire critique la politique de l’Etat d’Israël. Alors, les dénonciations et les foudres ministérielles s’abattent sur lui en extrême urgence », a souligné Wallerand de Saint-Just. A l’heure où la Commission européenne a débloqué mardi 300 des 440 millions d’euros d’aide qu’elle avait promis à l’autorité palestinienne pour 2008, et Washington 150 millions de dollars sur les 555 millions de dollars annoncés, il s’agit de rappeler que le FN défend le droit, pour le peuple israélien comme pour le peuple palestinien, de vivre en paix chacun dans un Etat viable et aux frontières reconnues.

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