Le rapport qui nous est proposé n’est ni plus ni moins qu’un constat d’échec des différentes politiques européennes menées et des organismes européens jusqu’à présent créés.
De quoi s’agit-il exactement? Il s’agit de créer une structure européenne de plus, chargée de la collecte, de l’échange et de l’utilisation de données actualisées sur les évolutions migratoires. Une source centrale d’informations ferait défaut, semble-t-il. Mais alors, que penser des activités des dizaines d’autres organismes nationaux, internationaux ou intergouvernementaux, de l’Observatoire européen des migrations, de l’Organisation internationale pour les migrations, de l’Agence des droits fondamentaux, qui ont pour tâches notamment la collecte d’informations en matière de migrations, d’Eurostat, d’Europol, du réseau RAXEN, du CIREFI … Seraient-ils inopérants, obsolètes? Si oui, alors pourquoi leur consacrer chaque année des budgets toujours plus importants?
Le rapporteur s’inquiète à juste titre des risques de double emploi du Réseau européen des migrations avec toutes les structures déjà existantes. Il devrait avant tout s’inquiéter de la dérive dangereuse des institutions européennes qui, plutôt que de résoudre les problèmes liés à l’immigration, ne font que masquer la triste réalité par la multiplication sans limite de la pratique de la comitologie et de la création d’organismes en tous genres.