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Sarkozy jugé par les Français

Selon un sondage Ifop-Fiducial publié dans Paris-Match jeudi, quelques heures avant son passage télévisé, 72% des Français se disent mécontents du bilan de la première année à l’Elysée de Nicolas Sarkozy. 65% des sondés considèrent que le chef de l’Etat n’a pas tenu ses engagements de campagne. Seuls 17% estiment que sa façon de présider est meilleure que celle de ses prédécesseurs, 50% jugent son « projet pour la France » « peu crédible » (40% sont d’un avis contraire). Nos compatriotes expriment également leur peur de l’avenir. 48% considèrent que la situation économique s’est « détériorée » depuis un an et 46% qu’ « elle n’a pas changé ». 6% seulement pensent qu’elle s’est « plutôt améliorée ». 58% disent ne pas faire confiance au président pour « mettre en place les réformes nécessaires ». En matière de « lutte contre l’inflation » ou de « pouvoir d’achat », 53%, jugent que les mesures mises en place depuis un an ont « plutôt détérioré » leur pouvoir d’achat, 3% qu’elles l’ont « plutôt amélioré ». La politique sarkozyste n’est jugée positivement que par respectivement 10 et 15% de Français. 81% des personnes interrogées jugent par ailleurs négativement l’envoi de renforts militaires en Afghanistan. L’enquête de l’institut BVA publié le même jour, indique pour sa part que 83% des Français sont « moins confiants dans l’avenir de la situation économique en France », 88% en ce qui concerne « le pouvoir d’achat ». Un autre sondage réalisé par CSA pour Valeurs Actuelles indique encore que seuls 28% des Français estiment que l’action de Nicolas Sarkozy va « plutôt dans le bon sens ».

« Zéro sur dix »

Marine Le Pen, invitée de RMC Info jeudi a noté l’action de Nicolas Sarkozy depuis un an : « zéro sur dix ». Un homme qui « ne sait absolument pas où il va », à la tête d’« une équipe absolument bringuebalante » qui « fait des économies sur les plus pauvres », avec les familles françaises en ligne de mire. La Vice-présidente du FN a pointé son « absence de vision industrielle », ses « promesses scandaleuses ». Bref, « il n’y a pas un seul domaine dans lequel on peut lui accorder un bon point ». « Nicolas Sarkozy a trompé le peuple français sur ses objectifs », à l’heure où le gouvernement prépare « les conditions d’une régularisation massive des immigrés clandestins ». A ce sujet Marine Le Pen a appelé tous les Français « à un rassemblement de protestation contre les patrons voyous qui demandent la régularisation massive de clandestins » – voir nos précédentes éditions –, vendredi prochain à 18h30, devant le siège de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) 22 rue d’Anjou à Paris. La dirigeante frontiste a dit encore ne « rien attendre » de l’intervention télévisée du chef de l’Etat : « cela va être un exercice de mots. On ne paie pas les Français de mots. Ce ne sont pas les mots qui mettent du beurre dans les épinards et qui donnent un avenir à nos enfants ! ».

Galileo : malgré le frein européiste…

Député FN au Parlement européen, Lydia Schenardi est intervenue dans l’hémicycle à Strasbourg le 23 avril pour évoquer le dossier Galileo, ce système européen indépendant de radionavigation par satellite. L’élue frontiste a relevé qu’ « il aura fallu onze années de pénibles tergiversations et d’imbroglios politico-administratifs pour parvenir à la création de ce système. Et on estime à 5 ans le retard dû à la méthode choisie : partenariat public-privé, coopération internationale au delà de l’Union européenne, participation impérative de tous les Etats-membres, rôle imposé de la Commission européenne… Si de tels principes et méthodes avaient été appliqués à des aventures technologiques et industrielles comme Airbus ou Ariane, il y a fort à parier que l’Europe n’aurait aujourd’hui ni constructeur aéronautique ni lanceur spatial propres ». « Le lancement de grands projets stratégiques dans des domaines nouveaux, dans lesquels le secteur privé ne peut ou ne veut pas prendre de risques, ne peut se concrétiser que si les autorités publiques en sont les décideurs et les financiers exclusifs. Parce que ce sont des projets qui relèvent d’une vision politique et non de la pure logique économique » a-t-elle encore noté. Mais Lydia Schenardi a aussi pointé le boulet que constitue les institutions européistes pour la mise en place de ce type de projets, puisque à l’évidence, « le passage obligatoire par les institutions et procédures communautaires a prouvé qu’il était un frein et un facteur négatif, multipliant les contraintes idéologiques, là où la coopération intergouvernementale a prouvé son efficacité ».

Le double langage des européistes

Les députés européens frontistes ont suivi avec attention depuis sa genèse le développement du projet Galiléo. En septembre 2005, Lydia Schenardi déclarait au Parlement pour s’en féliciter que ce système permettrait à l’Europe de bénéficier de « la première infrastructure de positionnement par satellite à l’échelle mondiale », lui apportant « une autonomie économique et stratégique » par rapport à l’hégémonique système GPS américain . Mais constatait-elle plus largement, « les risques induits par les transferts de technologies via la coopération internationale extra-européenne ne semblent pas pris en compte. En effet, dans le cas de la Chine, partenaire financier de l’entreprise Galileo, nous ne pouvons en ignorer l’origine politique et les intérêts militaires potentiellement dangereux, domaine où la technologie spatiale est également au service des missiles. Il en va de même pour les pratiques commerciales quelquefois condamnables ou encore peu compatibles avec les intérêts européens ». En fait, ce dossier est emblématique du double langage des européistes, ont relevé les élus du Front National. On se souviendra qu’un des arguments avancés par les propagandistes du OUI à la Constitution était qu’une intégration européenne poussée plus avant permettrait de mettre sur pied « l’Europe de la puissance », argument encore seriné par les européistes de l’UMPS pour justifier il y a quelques mois la ratification parlementaire du mini-traité européen, pourtant rejeté par le peuple français lors du referendum de mai 2005. Or, dans ce domaine comme dans d’autres, nos euro-mondialistes au pouvoir n’entendent visiblement pas s’affranchir de la tutelle américaine. Car la liberté apparente que donne Galiléo aux Européens laisse apparaître une faille quant à l’autonomie politique. En effet, si l’on a envisagé de sécuriser les données personnelles et de rendre fiable l’information, ce projet, pourtant respectueux des souverainetés nationales et de l’application stricte du principe de subsidiarité, a une vocation purement civile (FDA Quotidien du 16/09/2005). Et c’est là que se pose un problème de fond, souligne aujourd’hui Lydia Schénardi comme il y a trois ans, puisque Galiléo « laisse l’Europe dans la dépendance du système militaire américain pour les applications de défense et rien ne garantit réellement la continuité du service dans des cas de crises similaires à la guerre du Golfe, par exemple ». Mais cette Europe là, inféodée au Nouvel ordre mondial, souhaite-t-elle réellement s’émanciper de Washington ? Poser la question c’est y répondre, à l’heure où en France même, Sarkozy, gouverneur d’une France devenue simple protectorat aux mains de la technocratie bruxelloise, réintègre totalement notre pays sous la tutelle de l’Otan.

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