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Sarkozy enfonce le clou

Nicolas Sarkozy avait martelé au cours de sa campagne sa volonté de rompre avec la politique étrangère de ces prédécesseurs, pour conduire une diplomatie placée sous le signe de la défense des droits de l’homme. On a vu depuis surtout à l’œuvre un Président de la République reconverti en petit télégraphiste de Washington et en super VRP. Ce fut encore le cas lors de la visite d’Etat de M. Sarkozy en Tunisie où la question des fameux « droits de l’homme » est passée à la trappe au profit des contrats. D’aucuns se sont montrés surpris que Rama Yade, la Secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme qui accompagnait M. Sarkozy, ait mis en Tunisie son drapeau dans sa poche et annulée le rendez-vous prévu avec l’Association tunisienne des femmes démocrates. C’est feindre d’ignorer que Mme Yade n’est qu’un gadget médiatique, qui a été choisie dans le casting gouvernemental pour des raisons qui n’ont pas grand chose à voir avec ses éventuelles compétences, et qui est prête à avaler bien des couleuvres pour garder son joli bureau… Jean-Marie Le Pen a relevé pour sa part que ce voyage présidentiel a été aussi l’occasion de la signature d’un accord franco-tunisien d’immigration choisie, « sur le modèle de celui qui avait été signé avec le Sénégal en février dernier ». « Au fur et à mesure de ces accords, car il va y en avoir d’autres, les emplois français vont être pris par des étrangers peu regardants sur les salaires et les conditions de travail », a noté le Président du FN. Accords qui ne pourront que réjouir un certain patronat mondialiste, les amis du Medef de M Sarkozy…

« Union (mondialiste) pour la Méditerranée »

Autre marotte de Nicolas Sarkozy, celui-ci a défendu mardi son « Union pour la Méditerranée » entre l’Europe et les pays du Sud, projet soutenu par les cénacles mondialistes et portant en germe l’extension de l’UE aux pays du Maghreb et proche-orientaux (FDA Quotidien du 04/03/2008). Le journaliste Jean-Michel Vernochet indiquait à ce sujet il y a déjà quelques mois que si « M. Sarkozy ne manque pas une occasion de rappeler spectaculairement son refus d’admettre la Turquie dans l’Europe (…), cette position est en totale contradiction avec son projet d’Union euro-méditerranéenne ». « Présentée pour la première fois lors du Forum de Davos en janvier 2004, cette initiative est officialisée en juin de la même année pendant le Sommet du G8 à Sea Island (Géorgie). Il s’agit d’un vaste programme transcontinental, censé encourager l’extension du système démocratique à la quasi-totalité de l’aire islamique, du Maroc au Pakistan ». Une Union euro-méditerranéenne qui « constitue déjà le pivot occidental du Projet Grand Orient » – concocté par les cénacles bushistes –, « l’initiative Greater Middle East qui refait surface à travers ladite Union ». « En vérité, note encore M. Vernochet, l’intégration du Maghreb est déjà en cours par le truchement de l’Otan dont les gouvernements ont déjà signé des accords de partenariat ». Une Union méditerranéenne « qui fait écho à la construction en cours d’une Europe fédérale dont les derniers entrants ont d’abord adhéré à l’Otan avant d’être admis dans l’Union. Otan dont on connaît « le rôle clef dans la construction de l’UE », « dans le démantèlement final, en 1999, de la Fédération yougoslave, un éclatement essentiel pour l’achèvement de l’unification de l’espace européen ». Bref cette Union pour la Méditerranée, pour le compte de laquelle Sarkozy l’américain mouille la chemise – on aimerait qu’il défende les intérêts de notre pays et de notre peuple avec autant d’énergie – s’inscrit dans le cadre des « divers Projets d’unification et d’intégration des espaces européens et méditerranéens, au sein d’un vaste ensemble satellite de la Puissance atlantique où les Etats devenus politiquement inexistants au sein de structures fédérales assureront des fonctions supplétives, notamment d’ordre militaire, au sein de l’Otan. L’intégration euro-méditerranéenne nous donne ainsi une image d’une grande netteté du monde à venir, un monde dominé tout à la fois par le commerce et la guerre », indique Jean-Michel Vernochet.

« Infamille » : le FN s’est fait entendre

Nous l’évoquions le 15 avril dernier, Françoise Grolet, Conseillère régionale FN de Lorraine, avait dénoncé dans l’hémicycle l’immonde exposition « l’Infamille » présentée par le Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) à Metz, grassement subventionné par les contribuables. Soit une mise en scène de l’automutilation, la suggestion de l’inceste entre une mère et sa fille, entre sœur. Et dans une autre salle, des murs couverts de messages ressemblant à un petit mot laissé par les parents à leurs enfants, comprenant les phrases suivantes : « Nous allons faire de vous nos putes », « nous allons vous violer », « …vous sodomiser et vous crucifier », « …vous coudre le sexe », «…vous tuer par surprise », « …vous pendre et baiser vos cadavres », «… filmer votre mort », etc. L’élue frontiste avait donc demandé au préfet – et obtenu depuis – que soient apposés des panneaux prévenant que certaines œuvres étaient de nature à choquer le public. Lors de la dernière réunion de la Commission permanente, le 25 avril, Françoise Grolet a interpellé le Président socialiste de cet exécutif régional, Jean-Pierre Masseret sur ladite exposition, d’autant que ce dernier est également le nouveau président du FRAC. Ayant visité l’exposition, M. Masseret a avoué à l’élue frontiste avoir été choqué par celle-ci, estimant que « l’œuvre » de « l’artiste » présenté, en l’occurrence Eric Pougeau, « (dépassait) les limites de la provocation habituelle dans cette structure ». Rappelant à M. Masseret la responsabilité qui est la sienne en tant que principal financeur du FRAC, lequel appartient à la région, ce dernier a promis qu’il s’entretiendrait avec la directrice du FRAC « pour éviter désormais des problèmes similaires ». Et Françoise Grolet de relever encore que cet échange s’est déroulé « dans un silence de mort, les élus des autres groupes (étant) consternés des propos de Masseret et de sa compréhension pour les idées d’une élue du FN… ». Une affaire qui illustre en tout cas l’utilité des élus de l’opposition nationale qui, contrairement à ceux de la droite molle, osent ruer dans les brancards et arrivent (parfois) à se faire entendre et à éviter la politique du pire…

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