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Sevran, un an après…

Sur fond de déclin continu de notre pays, l’UMP a fêté dans la déprime et a minima mardi soir salle Gaveau les un an de l’élection de Sarkozy à l’Elysée… en l’absence du chef de l’Etat. Nouvelle illustration que la « rupture » attendue n’était que du vent, le quotidien gratuit 20 Minutes a consacré mercredi un article éclairant sur la situation dans le quartier sensible des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis). « Les gens ont peur de tout, ils sont moins sortis ces deux dernières semaines », témoigne une commerçante de cette cité. Un habitant, depuis vingt ans dans le quartier, raconte qu’il a demandé à déménager dans un quartier « calme et tranquille » pour ses enfants. « Les gardiens ne sont plus là. Tout est détruit. On nous prend pour des bêtes. Pourtant, l’an passé, 1,2 million d’euros ont été dépensés par le bailleur pour réparer les dégradations ». « Si on ne faisait pas ça, en quinze jours, ce serait la Bosnie ici », relève le salarié en question. 20 Minutes rappelle encore que « les 1.200 logements des Beaudottes ont déjà été rénovés pour un coût de 25 millions d’euros », rénovations à la charge des contribuables français dans cette « Bosnie » en devenir… Adepte de la politique spectacle, le gouvernement avait ordonné une vaste opération policière le 23 avril dernier dans cette cité, au cours de laquelle 350 policiers avaient eu pour mission de réinvestir « douze appartements squattés par les dealers pour leurs trafics dans les tours des Beaudottes », « où vivent dix mille personnes » indique ce quotidien. Pour le reste, une fois les caméras et les forces de l’ordre partis, les bandes ont réinvesti les cages d’escaliers.

Une vérité qui dérange

« Dès 10h30, indique 20 Minutes, les dealers, parfois cagoulés et armés, s’installent dans les entrées et les couloirs pour filtrer les allers et venues. Seuls les habitants sont autorisés à rentrer ou sortir. Fin mars, le principal bailleur, Immobilier 3F, avait retiré tous ses gardiens, trop souvent menacés et agressés ». « Hier, l’un d’eux entassait ses cartons dans un camion de déménagement ». L’un des salariés du bailleur explique dans ce quotidien : « Ce n’est plus une économie souterraine, c’est une économie réelle qui fait vivre les familles à faibles revenus. Au lieu d’aller à l’école, certains gosses font le guet pour 30 euros la journée. Ça paie les courses et le loyer ». Des propos qui font écho à ceux du criminologue Xavier Raufer, lequel précisait en décembre dernier qu’« entre 3 et 4 tonnes de haschich (en provenance du Maroc) arrivent chaque mois en banlieue parisienne (…). L’économie souterraine rapporte énormément d’argent et il y a de la part du Ministre de l’Intérieur (Michèle Alliot-Marie) un peu de naïveté à demander l’aide de la population pour dénoncer les malfaiteurs quand on sait que dans certaines cités huit personnes sur dix vivent de l’économie souterraine. Il y a des études qui ont été faites dans la région lyonnaise. Des économistes, des sociologues ont menés des enquêtes pendant des mois : l’économie souterraine de la région Rhône-Alpes est la quatrième industrie devant l’informatique et avant celle de la matière plastique, il y a des intérêts énormes en jeu » notait-il (FDA Quotidien du 03/12/2007). Il convient encore de constater l’hypocrisie et le cynisme des pouvoirs publics, aussi bien français que marocains. Les autorités chérifiennes n’entendent pas lutter vraiment contre le trafic de stupéfiant, qui assure une manne très substantielle à de nombreuses familles au Maroc, et est ainsi perçu comme un élément de cohésion sociale et de stabilité politique. Ce constat vaut aussi dans les banlieues françaises puisque l’économie parallèle assure des rentrées d’argent très conséquentes à certaines familles immigrées, ce qui limite pour beaucoup le développement des émeutes, les cités les plus calmes n’étant pas toujours les moins aux mains des dealers…

Hommage à Deyzieu non, haine de la France oui…

Depuis 14 ans, des nationalistes commémorent chaque année la mort de Sébastien Deyzieu, militant qui avait trouvé la mort le 9 mai 1994 lors d’une manifestation « contre l’impérialisme américain ». Le jeune homme avait glissé d’un toit rue des Chartreux alors qu’il tentait d’échapper à la police de Pasqua qui matraquait à tour de bras les manifestants présents. Malgré les provocations des extrémistes de l’ultra-gauche, la marche organisée traditionnellement par le Comité du 9 mai, et qui rassemble environ 500 personnes, s’est toujours déroulée sans incidents majeurs. Surtout si on la compare aux dernières manifestations en date des collégiens et lycéens contre la réforme de l’enseignement qui se sont encore soldées hier à Paris par des affrontements entre bandes de casseurs et policiers. Cela n’a pas empêché Bertrand Delanoë de demander mardi au préfet de police de Paris, Michel Gaudin, d’interdire l’hommage rendu à Deyzieu, le maire rose estimant que cette manifestation « fait l’apologie du fascisme » et « choque » les habitants du quartier de Port-Royal où elle se déroule. Bien évidemment l’équipe bobo-écolo-gaucho à la tête de l’exécutif parisien n’a en revanche rien trouvé à redire à la manifestation prévue la veille dans la capitale, le 8 mai, par le groupuscule « Mouvement des Indigènes de la République » – voir notre précédente édition. Une marche « contre la République raciste et coloniale », « contre l’intégration jambon » et pour célébrer notamment la défaite des troupes françaises à Dien Bien Phu qui ne choque pas les grands humanistes de la gauche bien pensante.

« Parce que c’est Le Pen, il est sanctionné »

Ahurissant mais vrai : le parquet de Paris, a ouvert une enquête préliminaire, à la suite du dépôt de plainte de deux associations, dont l’officine socialiste SOS Racisme, sur les propos de Jean-Marie Le Pen tenus aux journalistes du follicule régional « Bretons », alors même que le président du FN avait refusé son accord pour la publication de cet entretien. Avocat de Jean-Marie Le Pen et vice-président du Front National Wallerand de Saint-Just, a indiqué à l’AFP que les propos en question n’était pas répréhensibles, le dirigeant du FN s’étant tenu « dans le cadre exact de la liberté d’expression ». « Mais parce que c’est Le Pen, il est sanctionné ». « Des propos dix fois plus durs et tranchés tenus par d’autres personnes n’ont jamais été poursuivis », a-t-il encore indiqué.

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