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« Parce que Bruxelles l’exige »

La presse n’a pas manqué de gloser, en des termes très durs, sur un énième cafouillage de la majorité, soit le rejet mardi de la loi sur les OGM, les députés UMP s’étant retrouvés légèrement moins nombreux dans l’hémicycle que les élus de gauche lors de ce vote. L’examen en 2ème lecture du projet de loi sur les OGM a ainsi été l’occasion du dépôt d’une motion de procédure par un député communiste, laquelle a été adoptée à une voix près (136 contre 135). En l’occurrence les élus sarkozystes ont fait une nouvelle fois la preuve de leur veulerie en manifestant hypocritement par cette grève du vote, sans oser l’admettre, leur rejet d’une loi qu’ils désapprouvent pour des raisons de fond ou plus prosaïquement pour ne pas se mettre à dos leurs électeurs ou défier au contraire le lobby pro-OGM. Il y a un mois, le Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait accusé son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, d’être entré dans « un concours de lâcheté » avec Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP, à propos de ce projet de loi sur les OGM. Et un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche rendu public le 12 avril, indiquait que 78% des sondés estimaient qu’elle avait eu raison de tenir des « positions assez restrictives concernant la culture des OGM ». Le Front National avait alors rappelé que ce projet de loi n’était « « rien d’autre que la transposition d’une directive européenne, elle-même élaborée sous la pression de lobbies mondialistes » (FDA Quotidien du 14/04/2008). Le FN n’avait pas été dupe des bonnes intentions affichées lors du Grenelle de l’environnement en octobre dernier (FDA Quotidien du 29/10/2007) et Jean-Marie Le Pen a surtout noté mercredi que « ce projet de loi sera adopté, parce que Bruxelles l’exige ». « Si les prétendus opposants à ce texte étaient cohérents, a-t-il encore relevé, ils dénonceraient la dictature européenne. Mais ils s’en gardent bien ».

La crise de l’Islam sarkozyste

Se tenait le 11 mai au Bourget la 25ème rencontre de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes, se sentant proches de cette organisation sous l’obédience des Frères musulmans. Et ce, au moment où l’homme lige de Nicolas Sarkozy pour mettre en place « l’islam de France », Dalil Boubakeur, à la tête du Conseil français du culte musulman CFCM, mais aussi de la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris, a annoncé, en vue des élections du 8 juin, qu’il ne participerait pas aux instances représentant les musulmans de France, dénonçant des « critères iniques » de représentativité (FDA Quotidien du 05/05/2008). Comme le note Jean-Gilles Malliarakis dans l’éditorial de son bulletin L’insolent, « en fait d’islam « à la française », depuis 5 ans, on a surtout assisté à une foire d’empoigne entre les influences de divers pays étrangers : État algérien, traditionnellement tout puissant à la Grande mosquée de Paris, Marocains, Turcs, fondations saoudiennes, frères musulmans égyptiens : où sont donc les imams français ? ». Et M. Malliarakis de relever encore que « depuis le départ aussi on doit signaler que Dalil Boubakeur, s’il demeure invariablement le favori de l’administration française n’a jamais été majoritairement mandaté par ses coreligionnaires ». Or, La Fédération nationale de la Grande mosquée de Paris veut bien participer aux élections, aux dires de son secrétaire national, Chems Eddine Hafiz, à condition de garder la présidence et de « garantir la pérennité de notre surface au CFCM, qui est en l’état actuel de 15 % ». Bref « élections, d’accord, si vous m’en garantissez le résultat ! ». « Où sommes-nous ? s’interroge l’éditorialiste, dans la crise du Conseil français du culte musulman, ou dans la crise de rire ? ».« La logique même d’un islam proche de l’État français entraîne il est vrai, relève-t-il, le soupçon et même la nécessité d’une intervention administrative pour « favoriser » cette religion, et en son sein la tendance jugée la plus docile ».Bref, « nous nous trouvons ici, conclut-il, en face d’une situation d’autant plus complexe, qu’aux ingérences étrangères s’ajoutent les infiltrations fondamentalistes. La peur des musulmans, car phobie, cela veut dire crainte plutôt que haine, génère « l’islamophobie » que nos princes se proposent ordinairement de réprimer : comme si on pouvait aimer qui que ce soit de force ».

Le Kosovo et l’UE ont pesé sur les législatives en Serbie

Le nationaliste Tomislav Nikolic avait remporté fin mars le premier tour de l’élection présidentielle en Serbie avec 39,57% contre 35,45% à Boris Tadic, le candidat soutenu par Bruxelles et Washington. Le 3 février M. Nikolic avait finalement été battu par M. Tadic, avec 47,72% des voix contre 50,56% à son adversaire. Une élection intervenant au moment où les dirigeants musulmans et albanophones du Kosovo annonçaient ce qui est survenu depuis, à savoir la proclamation unilatérale de l’indépendance de cette province serbe (FDA Quotidien du 23/01/2008). Pour remporter la présidentielle, Boris Tadic avait affirmé ces derniers mois son opposition au séparatisme kosovar. Opposition qu’il a réitérée à l’occasion des élections législatives survenues dimanche en déclarant que « la Serbie ne reconnaîtra jamais le Kosovo » indépendant. Ce 11 mai, les pro-européens réunis autour du Parti démocratique (DS) du président Tadic, ont obtenu 38,8% des voix contre 29,2% au Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste) de Nikolic. Sans surprise le Commissaire européen à l’Elargissement, Olli Rehn, a salué à l’instar de Rome, Paris et Berlin, « le succès des forces réformistes qui partagent les valeurs européennes ». Dimanche, M. Tadic a assuré que son parti « jouera un rôle clé dans le futur gouvernement serbe », mais M. Nikolic a aussitôt rappelé qu’« il existe une possible coalition sans le DS ». En effet si la coalition pro-européenne disposera de 103 sièges dans le nouveau parlement – sur un total de 250 – les 77 sièges obtenus par les nationalistes du SRS peuvent se voir renforcés par ceux du Parti démocratique de Serbie (DSS) du Premier ministre sortant, Vojislav Kostunica, qui avec 11% des voix, et allié à la modeste formation populiste Nouvelle Serbie (NS), devrait obtenir 30 sièges. Quant au Parti socialiste (SPS) du défunt président Milosevic, les 20 sièges qu’il a gagnés en font également un des arbitres de la nouvelle assemblée serbe… Cette victoire encore virtuelle du parti de M. Tadic, saluée également par le gouvernement kosovar, s’est donc jouée à très peu de chose. Et l’Union européenne a mis tout son poids dans la balance la veille du scrutin, en signant avec Belgrade l’Accord de stabilisation et d’association (ASA), premier pas vers l’adhésion de la Serbie à l’UE. Reste que les nationalistes du SRS ont fait mieux que maintenir leur position puisque ce scrutin de dimanche leur a permis d’améliorer le score obtenu aux législatives de janvier 2007 où ils avaient réunis 28,5% des voix (FDA Quotidien du 24/01/2007) .

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