Sacré Balladur ! L’ex-Premier ministre a tenté en vain de joindre ces dernières heures le ministre de la Justice, Rachida Dati, au sujet d’une « indiscrétion » parue dans le Nouvel Observateur. Hebdomadaire dans lequel on prête à ce dernier d’avoir qualifié Mme Dati de « nulle ». Edouard Balladur aurait demandé à son ex-poulain, Nicolas Sarkozy, qu’elle ne défende pas le texte de loi sur la révision constitutionnelle issue des travaux de la commission qu’il présidait, mais que ce soit François Fillon qui s’y colle. Outrée, Rachida refuserait de prendre M. Balladur au téléphone pour que celui-ci puisse dissiper ce qui ne saurait être, bien sûr, qu’un malentendu… Un bonheur n’arrivant jamais seul, le garde des Sceaux a beaucoup souffert mardi à l’Assemblée nationale puisque les députés l’ont beaucoup malmené et elle a même été interrompue, incident extrêmement rare, par le président de l’Assemblée Bernard Accoyer ! Des députés qui ont voté en faveur de l’inscription de la parité professionnelle homme-femme dans la Constitution, alors même que le gouvernement souhaitait voir repousser cette décision à une date ultérieure. Or, cet amendement, que Rachida Dati a expressément demandé aux députés de retirer, était défendu par deux députées de l’UMP, Marie-Jo Zimmermann et Claude Greff, et soutenu par d’autres caciques du parti sarkozyste, comme Pierre Lellouche. Il a été largement approuvé avec l’appui des élus de gauche. Un nouveau camouflet pour celle qui partage avec Rama Yade, même si ces deux là ne s’aiment pas, le statut de « chouchou » du chef de l’Etat…
Puisqu’elle « leur » ressemble…
Nombreux sont ceux à l’UMP qui jugent que la présence de Rachida Dati au gouvernement est une grave « erreur de casting ». Certes, si elle a dépassé depuis longtemps son seuil d’incompétence dans les fonctions qui sont les siennes, elle reste très douée pour choisir ses robes de grands couturiers et multiplier les réceptions, puisque en un trimestre, elle a déjà explosé son budget 2008, dépensant par ailleurs 300.000 euros en frais de représentation, contre 200.000 « seulement » pour ses collègues (FDA Quotidien du 17/04/2008). Elle est aussi appréciée pour son commerce agréable puisque elle détient également le record de démission dans son équipe, la douzième en un an, avec le départ annoncé ce mercredi de Mathieu Hérondart jusqu’alors directeur adjoint de son cabinet, qui a fini lui aussi par jeter l’éponge… Pourtant, le nom de Rachida Dati circule avec insistance pour prendre la tête de la fédération UMP de Paris, Mme Dati ayant réussi l’exploit de se faire élire en mars dernier député dans le VIIème arrondissement au second tour, là où une vache avec un autocollant Sarkozy l’aurait été au premier… Mais voilà, rapporte France Soir citant « plusieurs élus de la capitale », Mme Dati « incarne la nouvelle génération », « ressemble aux Parisiens », « représente le renouvellement » ; « comprendre que ses origines maghrébines reflèteraient mieux un Paris cosmopolite » traduit ce quotidien. Une nouvelle illustration en quelque sorte de cette discrimination positive que les sarkozystes souhaitent généraliser, où la méritocratie et le talent s’effacent une nouvelle fois au profit du bling-bling et des effets d’annonce clientélistes.
Jusqu’à quand ?
Nous l’évoquions lundi, un gendarme a été mis en examen et incarcéré pour avoir abattu vendredi dernier un délinquant multirécidiviste Joseph Guerdner. Ce dernier, membre de la communauté dite « des gens du voyage », a été tué alors qu’il s’enfuyait de la gendarmerie de Draguignan où il était gardé à vue « dans une affaire d’agression à main armée et de séquestration d’un chauffeur-routier ». De graves incidents ont alors été provoqués par ceux qui entendaient venger la mort de cet homme (FDA Quotidien du 26/05/2008). Un jeune interpellé par les forces de l’ordre a comparu mardi devant le tribunal correctionnel et a avoué « avoir reçu 100 euros des Gitans pour brûler des voitures ». Une affaire qui a soulevé la colère au sein des forces de l’ordre. Le syndicat national des officiers de police (Snop) a exprimé mercredi sa « solidarité » avec ce gendarme retenu en détention. Cette centrale syndicale, majoritaire chez les officiers, a souligné qu’« au vu des premiers éléments d’enquête », le gendarme « se serait strictement conformé aux dispositions légales en vigueur » s’agissant de l’usage des armes à feu par les gendarmes qui diffère de celui des policiers, notamment en cas de légitime défense. Les gendarmes qui avaient appelé à manifester mercredi au Luc-en-Provence (Var) contre l’incarcération de leur collègue de Draguignan, ont finalement annulé cet appel sur l’injonction du général Guy Parayre, directeur de la gendarmerie nationale. Une manifestation, certes avortée, mais qui matérialise dans les faits le ras-le-bol des forces de l’ordre devant la suspicion dont ils font systématiquement l’objet, alors qu’ils sont confrontés à une montée dans précédent de la délinquance violente. Des délinquants a contrario toujours trop largement perçus, par ceux censés appliquer la loi, sous l’angle de l’idéologie gauchiste, comme des victimes de la société, des victimes du « racisme » ou des « discriminations »…