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« Comme tous les cinq ans… »

« Si Mégret quitte la scène, Villiers, lui, aimerait bien y revenir » note Rivarol dans son dernier numéro, alors que Libération, dans son édition en date de jeudi, pointe les efforts du vicomte pour faire taire les rumeurs concernant le départ du numéro 2 du MPF, Guillaume Peltier. Selon ce quotidien, M. Peltier « entretient des contacts assidus avec Brice Hortefeux, le Ministre de l’Immigration »… Rivarol constate « qu’après un long silence consécutif à son échec cuisant à la présidentielle (2,23 % des suffrages), le vicomte se prépare comme tous les cinq ans à constituer des listes souverainistes pour les européennes. Il les présente, comme les « autres listes de la majorité », une tactique qu’il a toujours employée depuis 1994 et qui lui permet de séduire l’électorat UMP rétif à l’actuelle construction européenne. Plus tartufe que Villiers, cela n’existe pas ! ». « De toute façon, la présidentielle étant passée, il ne s’agit plus de jouer à la comédie de la rupture (…). La preuve, ses « rapports avec Sarkozy ne sont pas du tout mauvais ». On en revient à la stratégie initiale du MPF : être le flotteur droit de la majorité. Au reste, si Villiers fait cavalier seul aux européennes de 2009, pour les régionales de 2010 sa préférence va très nettement à des listes d’union avec l’UMP dès le premier tour du scrutin. Cela n’empêche pas le vicomte de lorgner vers l’électorat FN, vers les patriotes « qui ne veulent pas du traité de Lisbonne », sur lequel il fut pourtant bien silencieux lors de son adoption en février par le Parlement. Mais il est vrai que Villiers avait besoin du soutien de l’UMP pour être réélu président du conseil général de Vendée ! ».

Faute de combattants…

Plusieurs sites proches de la mouvance nationale se sont fait l’écho du rapport du réseau européen Institut de Politique Familiale (IPF) sur « l’évolution de la famille en Europe », présenté le 7 mai dernier au parlement européen. Une date qui n’a pas été choisie au hasard, puisque le même jour était célébrée la « Journée de l’Europe » et la « Journée internationale de la famille ». Les conclusions de ce rapport invitent justement à s’interroger sur le destin de nos pays européens, confrontés à un affaissement démographique persistant, conjugué à une forte augmentation des flux migratoires en provenance des pays du sud. Un double phénomène qui menace à terme l’existence même de la civilisation européenne et des peuples qui l’incarnent. Ainsi, l’année dernière, l’Union européenne a enregistré 920.089 naissances de moins par rapport à 1982. L’indice de fécondité, est de 1,56 enfants par femme, très insuffisant pour assurer le renouvellement des générations qui s’établit à 2,1 enfants/femme. Les pays ayant le taux de fécondité le plus élevé le devant par ailleurs à l’immigration, comme c’est le cas pour la France (2 enfants par femme en moyenne). De plus relève l’IPF, l ‘Europe enregistre chaque année, un nombre records d’IVG. En 2004, sur 6.390.014 grossesses, 1.167.683 se sont terminées par un avortement. « Les avortements en France, au Royaume-Uni, en Roumanie, en Italie, en Allemagne et en Espagne, représentent 77% de tous les avortements. L’Espagne à elle seule a doublé son nombre d’avortements entre 1996 et 2006 ».

Convertir la famille en priorité politique

Pourtant, les euromondialistes semblent très bien s’accommoder de cette agonie démographique, masquée par le fait qu’ « entre 2000 et 2007 la population de l’Union européenne a augmenté de 14,2 millions de personnes ». Mais voilà, « 84% de cette croissance (12 millions de personnes) sont dus à l’immigration ». Or, malgré l’arrivée de tous ces immigrés, « il est prévu que la population européenne commence à baisser à partir de 2025 ». Dans le même temps, l’Observatoire européen de la situation sociale, de la démographie et de la famille, crée en 1989 sous un autre intitulé, a été fermé en 2004. Et « bien que la Commission européenne comprenne 5 vice-présidents et 21 commissaires, aucun d’entre eux ne s’occupe de la famille (…). Parmi les 95 livres verts écrits depuis 1984 par l’Union européenne, aucun ne traite de la famille ». Aussi l’IPF réclame « le développement de politiques publiques qui aident les familles, en convertissant la famille en priorité politique, en incorporant la « perspective de la famille » dans tous les actes de l’Union européenne, en reconnaissant et soutenant le droit fondamental de la famille dans tous les domaines, en particulier quand il s’agit de procréation, de charges familiales et d’éducation des enfants ». A l’évidence en effet, situation commanderait la mise en place d’une politique volontariste, celle là même prônée par le Front National. A l’image de celle qu’a su entreprendre un pays comme la Croatie, qui grâce à la mise en place d’une politique familiale ambitieuse et financée, de programmes éducatifs, a réussi à faire chuter le nombre d’IVG de 82% depuis 1992. Sans interdire pour autant le recours à l’avortement, puisque la législation croate est dans ce domaine, avec la France notamment, l’une des plus libérales du monde (FDA Quotidien du 23/02/2008).

Un effort pourtant indispensable

Nicolas Sarkozy a affirmé mardi sur RTL qu’il n’était « pas question » de mettre six milliards d’euros chaque année dans le seul équipement militaire pour respecter les engagements de la précédente loi de programmation. Evoquant la question de la construction d’un second porte-avions, le chef de l’Etat a éludé avec soin la question : « On a un peu de temps, la décision devrait être prise aux alentours de 2011/2012 ». Pourtant ce second porte-avion, dont la construction avait été annoncée en 2002 par le Ministre de la défense de l’époque, Michèle Alliot-Marie, est indispensable pour que la France puisse garder sa capacité de projection militaire, en adéquation avec le rôle qu’une France indépendante et soucieuse de protéger ses intérêts entendrait jouer. Mais le nouveau Ministre de la Défense, le centriste Hervé Morin, a d’ores et déjà laissé entendre fin avril que la situation budgétaire de la défense rendait « difficile la construction du second porte-avions ». Même le très atlantiste député UMP Pierre Lellouche avait noté alors, pointant la « gabegie » dans les 26 milliards d’euros consacrés à la formation professionnelle, que cette somme permettrait de construire « pas loin d’une dizaine de porte-avions » (FDA Quotidien du 23/04/2008). Jean-Marie Le Pen rappelait pour sa part l’année dernière que le coût économique des 35h était équivalent à celui de trois porte-avions. Mais contrairement à M. Lellouche, le Mouvement national ne souhaite pas un renforcement de notre outil militaire, indispensable dans un monde toujours aussi instable et dangereux, pour le mettre au service du Nouvel ordre mondial. Plus largement, le Président du FN a maintes fois rappelé que l’étude des budgets militaires des grandes nations depuis 1945 conduit à penser que consacrer 4% du PIB à la Défense n’est pas un objectif irréaliste, ni un péril pour l’économie, effort financier équivalent à ce que la France donne chaque année aux immigrés. Mais il faudrait pour cela une volonté politique de Nicolas Sarkozy de s’émanciper de la tutelle euromondialiste et américaine, ce qu’il refuse en accélérant le retour de notre pays dans le giron de l’Otan.

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