Samedi s’est déroulé à Rueil-Malmaison le Conseil national du Front National. Invitée Jeudi de RTL, Marine Le Pen avait indiqué que celui-ci « a vocation à exprimer à nos cadres et à nos élus quelle va être la nouvelle organisation, le nouvel organigramme, comment nous allons travailler dans l’avenir, leur donner des renseignements sur les nouveaux locaux… ». « Nous repartons sur de nouvelles bases pour pouvoir en septembre lancer notre campagne européenne » a indiqué la Vice-présidente du Front National. Une opposition nationale qui à un bel avenir car « tout le monde commence à comprendre ce que nous disions depuis très longtemps, à savoir que l’Union européenne est en train de bloquer toute capacité de décision politique dans notre pays : les pêcheurs s’en rendent compte, un peu tard, les agriculteurs s’en rendent compte, M. Fillon s’en rend compte ».
Jeu de dupes
Jeudi, l’Assemblée nationale a ajouté une disposition au projet de réforme des institutions rendant le référendum obligatoire pour l’entrée dans l’UE de pays représentant plus de 5% de sa population. Une disposition visant clairement la Turquie. Le projet initial du gouvernement supprimait le référendum obligatoire pour toutes les demandes de nouvelles adhésions pour donner le choix entre ratification par voie parlementaire ou référendum. L’AFP rapporte que le co-auteur de l’amendement, Richard Mallié (UMP), « farouche opposant à l’entrée de la Turquie, a expliqué que ce verrou ne concernait pas tant Ankara qu’un « certain nombre de pays voisins, l’Ukraine, la Turquie, la Russie et pourquoi pas l’Algérie, le Maroc (…). La moindre des choses avec des pays aussi peuplés, c’est que le peuple français soit automatiquement consulté ». Députés UMP qui ne sont pas à une incohérence prés, puisqu’ils refusent dans le même temps toute mesure drastique d’inversion des flux migratoires, alors même que l’immigration de peuplement qu’ils cautionnent menace l’existence du peuple français. Pour le reste rapporte Le Parisien, les députés UMP ne sont pas très convaincus de la réelle volonté de Sarkozy de ne pas faire entrer à terme la Turquie dans l’Europe, malgré ses dénégations visant à brosser dans le sens du poil son électorat. Mais cette fermeté apparente de M. Sarkozy, nous l’avons déjà relevé, est totalement antithétique avec le projet d’union euro-méditerranée défendu par le chef de l’Etat, qui porte en germe l’ouverture à terme de l’UE aux pays du Maghreb et du Proche-Orient.
Un préservatif à 9000 euros…
Vis-à-vis des militants du FN, la justice sait se montrer intraitable. Elu Conseiller municipal de Taverny (Val-d’Oise) en mars dernier, Alexandre Simonnot avait percé, le 2 décembre 2006, un préservatif géant de 11 m de haut, gonflé à l’hélium qui avait été déposé avec un mauvais goût évident, sur un obélisque situé dans cette ville à l’occasion de la « journée mondiale contre le sida ». « Je n’ai rien contre la sexualité, l’homosexualité ou les préservatifs », avait indiqué alors ce candidat frontiste. « Mais pas au vu de tout le monde, et notamment des enfants qui passent par là. C’est une atteinte aux bonnes mœurs, tout cela doit rester dans la sphère intime ». Bref, un geste symbolique mais qui avait entraîné une répression bien réelle. Alexandre Simonnot avait été ainsi gardé à vue… 24 heures. Jeudi, le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du procureur. Il a été condamné à payer 1.000 euros d’amende, auxquels s’ajoutent 8.018 euros au titre du préjudice matériel et un euro au titre du préjudice moral. Défendu par Me Wallerand de Saint-Just, Alexandre Simonnot a fait appel de ce jugement.
Des désaccords « fondamentaux »
Jean-Marie Le Pen a accordé au Parisien un entretien publié ce vendredi. Le président du FN a tout d’abord été questionné sur ce qui semble être une des obsessions de Sarkozy : l’éradication du Front National. Jeudi rapporte ce quotidien, rencontrant les sénateurs UMP, le mari de Carla Bruni a encore « grincé » a noté ce journaliste, en affirmant que le « FN est politiquement mort ». « Le sarkozysme sera oublié que le nationalisme sera toujours vivant. Nous allons retrouver à coup sûr une audience lors des prochaines élections, les européennes, qui sont à la proportionnelle » a assuré Jean-Marie Le Pen. D’autant que « nous sommes les seuls à avoir une position souverainiste crédible. Mégret s’est retiré, Pasqua est hors du coup, Villiers est sur la touche. Qui reste ? L’incoercible, l’incontournable Jean-Marie Le Pen », en pleine possession de ses moyens. « Sarkozy gère la France comme un manager a relevé le Président du FN. Le reste, le passé, les victoires, les défaites, tout ce qui a tissé l’histoire de notre pays et de notre peuple, cela ne lui apparaît pas très important. S’il est détaché de certaines valeurs, c’est qu’il n’a pas cet enracinement. C’est ce qui m’avait fait dire pendant la campagne que je souhaitais que le Président soit un Français de souche plutôt qu’un descendant d’immigré ». Interrogé sur « l’ouverture », Jean-Marie Le Pen a redit qu’il n’aurait pas été intéressé par celle-ci puisque il est en désaccord avec M. Sarkozy « sur des points fondamentaux comme l’Europe ». « Son ouverture était habile, mais très superficielle. Sans la proportionnelle, c’est du décor » a-t-il ajouté, soulignant que l’ouverture vers la gauche s’apparente à « la cohabitation volontaire ». Questionné sur les réalisations positives de ce gouvernement, le Président du FN a pointé « la suppression des droits de succession entre conjoints ». « Mais il n’a pas fait les grandes réformes dont il affichait l’ambition. Il est tellement attaché à sa popularité que, dés qu’il y a une forte résistance, il a tendance à reculer rapidement comme sur les 35 heures ou les taxis ».