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Une tradition frontiste

Le Conseil national du Front National qui s’est tenu samedi 31 mai a permis aux dirigeants du FN de faire passer à ses cadres un certain nombre de consignes et d’orientations alors que se profilent (déjà) à l’horizon des échéances importantes. Il a été également présenté le nouvel organigramme du Front National découlant du dernier congrès en date du FN à Bordeaux. Lors de la conférence de presse tenue par Jean-Marie Le Pen en fin de journée, celui-ci a bien voulu évoquer sa rencontre avec des journalistes chinois le lundi 26 mai. Le président du FN avait en effet rencontré au siège du Front National à Saint-Cloud une vingtaine de représentants des médias chinois. En présence de Jany Le Pen et de Jean-Michel Dubois, il avait annoncé que son Mouvement allait envoyer mille tentes en Chine, frappée par des séismes dans la région du Sichuan. Un effort certes modeste, en comparaison des ravages de cette catastrophe naturelle qui a fait des dizaines de milliers de victimes et des centaines de milliers de sans-abris, mais le FN traverse une crise financière a souligné Jean-Marie Le Pen. Ce qui n’a pas empêché l’opposition nationale d’honorer la tradition humanitaire qui est la sienne. Il a en effet rappelé qu’il avait lui-même mis sur pied un commando d’une quarantaine de jeunes pour venir en aide à la population néerlandaise victime des terribles inondations de 1953. Et plus récemment, au travers de l’association SOS enfants d’Irak – dont la présidente d’honneur est son épouse Jany –, le Mouvement national a œuvré dans les années 90 pour soulager les souffrances du peuple irakien soumis au terrible embargo du Nouvel ordre mondial. Une action qui s’est poursuivie ces derniers temps en convoyant des médicaments dans les camps de réfugiés irakiens installés en Jordanie, et en Irak même par le biais de l’antenne de SOS Enfants d’Irak qui s’y trouve. Jean-Marie Le Pen n’a pas souhaité aborder au cours de cette rencontre avec les médias chinois les questions politiques pour ne pas pratiquer le mélange des genres. Il s’est mis cependant à la disposition de la presse de l’Empire du Milieu pour y répondre ultérieurement. Le Président du FN s’est dit en outre convaincu que les grandes qualités du peuple chinois, sa ténacité, son sens de l’effort, son courage, lui permettront rapidement de se relever de cette catastrophe.

Les plus odieux…

Le procès du tueur en série Michel Fourniret de sa compagne Monique Olivier, accusée d’être coauteur d’un des sept homicides reprochés à son mari entre 1987 et 2001, a été, chacun s’y attendait, une terrible épreuve de plus pour les familles des victimes. Fourniret a été condamné mercredi par la Cour d’Assises des Ardennes à la prison à vie incompressible pour sept meurtres aggravés de jeunes filles. Sa complice a écopé de la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 28 ans, ce qui la rend libérable à l’âge de 87 ans. Faut-il le rappeler, le premier meurtre retenu par l’accusation fut celui d’Isabelle Laville, 17 ans, tuée dans l’Yonne en décembre 1987, deux mois après l’installation du couple dans ce département… et quelques semaines après la libération conditionnelle de Fourniret. Au début de ce procès, le Front National avait pointé l’arrogance de ce monstre plastronnant devant la Cour d’Assises qui, visiblement, « ne (craignait) en rien la justice des hommes et dont l’avocat (rapportait) que la perpétuité ne l’effraie pas ». « Cette arrogance est insupportable, elle est fréquente chez les criminels les plus odieux, elle est, pour les victimes, l’autre facette de leur calvaire. Ceux qui ont supprimé la peine de mort pour les meurtriers et violeurs d’enfants portent une responsabilité dans les meurtres d’hier et dans le mépris d’aujourd’hui » notait le Mouvement de Jean-Marie Le Pen (FDA Quotidien du 02/04/2008). Le syndicat (d’extrême gauche) de la magistrature (SM,) a pondu vendredi un communiqué pour s’offusquer du fait que l’avocat général Francis Nachbar ait tenu « des propos indignes » de sa fonction, lui reprochant notamment d’avoir « humilié » Michel Fourniret. L’avocat général dans son réquisitoire le 22 mai avait notamment qualifié Fourniret de « monstre nécrophile », en l’occurrence ce qu’il est. « C’est le dossier qui est nauséabond, ce ne sont pas les mots utilisés », a déclaré M. Nachbar en réaction aux lamentations des pleureuses du Syndicat de la Magistrature.

« …ceux qui s’opposent à la peine de mort »

Mais cette vaine polémique que certains ont tenté de déclencher une fois le verdict prononcé contre Fourniret et Olivier, ne doit pas occulter un constat terrible. A savoir que cet Etat qui refuse de mettre en place une politique alternative qui permettrait de faire significativement baisser les 200 000 IVG pratiqués chaque année, se révèle dans le même temps incapable de mettre définitivement hors d’état de nuire les prédateurs qui volent et souillent des vies innocentes. Maître Jacques Vergès, confiait il y a quelques années à la revue Krisis ses réflexions sur la peine capitale : « Mon sentiment, déclarait-il, est que ceux qui s’opposent à la peine de mort, tout en étant favorables à des peines de trente années incompressibles, ne sont pas guidés par le respect de la dignité humaine, mais par la peur du sacré. La mort appartient au domaine du sacré, pas la prison. Or, nous sommes dans une société qui s’emploie à tout désacraliser. Il est donc logique que, plutôt que de répondre à la question fondamentale que lui adresse le sacré, elle cherche à supprimer la mort. Si l’on veut en revanche, poser le problème de la dignité humaine, alors il faudrait d’abord se demander si cette dignité est compatible avec les conditions d’internement actuelles, par exemple avec le fait que quatre personnes sont fréquemment entassées dans une cellule prévue pour une seule ». Un constat que partage le FN, lui qui défend dans son programme la nécessité de construire de nouvelles prisons, au nom justement de la dignité humaine, et qui souhaite que la peine de mort soit réintroduite. Une nécessité dans l’état de décomposition de notre justice et de dislocation de l’échelle des peines. Décomposition qui a permis à des assassins multirécidivistes comme les Pierre Bodein, Patrick Trémeau, Jean-Luc Cayez, Michel Fourniret de bénéficier malgré leurs crimes de réductions de peine automatiques, qu’ils ont mises à profit pour recommencer à violer et à tuer.

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