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Un vote décisif

Les défenseurs des identités et des souverainetés nationales, les partisans de l’Europe des patries ont les yeux fixés sur la Verte Erin en ce 12 juin où les trois millions d’électeurs irlandais sont appelés aux urnes pour se prononcer sur le traité européen de Lisbonne. Les figures emblématiques de l’Etablissement européiste n’ont pas ménagé leurs admonestations et autres menaces dans l’hypothèse où cette nation celte aurait l’audace de rejeter ce texte. L’AFP, relayant le message catastrophiste officiel, a expliqué que « la perspective d’une défaite du OUI a réveillé le spectre du rejet de la Constitution européenne en 2005 par la France et les Pays-Bas, ainsi que de celui du traité de Nice, lors d’un référendum en 2001 en Irlande. Il avait alors fallu organiser un deuxième vote sur l’île pour faire adopter le texte. Mais il n’y aura pas de second référendum cette fois-ci, a assuré le gouvernement irlandais ». Même certains partisans d’une Union européenne supranationale rejettent ce traité, à l’image du chroniqueur politique britannique Adrian Hamilton, dans le quotidien The Independent : « parce que je suis un fervent partisan de l’Union européenne, j’espère sincèrement que les Irlandais vont rejeter le traité de Lisbonne. Ce texte, produit typiquement opaque et flou des sommets européens, mélange indigeste de bric et de broc, n’inspire personne. Si les politiciens de l’UE avaient eu foi dans ce texte, poursuit-il, les dirigeants des pays qui ont rejeté la Constitution – la France, les Pays-Bas et le Royaume Uni, aux habitants duquel on avait promis un référendum – l’auraient soumis à leur électorat » relève-t-il.

L’UE et l’âme de l’Irlande

Comme la noté Jacques Langlois dans Rivarol, une victoire du NON « dans le seul pays donnant la parole non pas aux élus mais au peuple souverain fournirait des armes aux eurosceptiques, de plus en plus nombreux en République tchèque et surtout au Royaume-Uni. Aussi le gouvernement de Dublin s’acharne-t-il à répéter aux électeurs que l’Irlande est l’un des « grands gagnants de l’Europe ». Mais, alors que le boom économique se ralentit, beaucoup d’Irlandais estiment qu’en réalité, l’apport le plus flagrant est celui de l’immigration, près d’un demi-million de personnes dans un pays qui, jusqu’à son intégration dans la CEE, comptait essentiellement des émigrés, et que cette invasion encouragée au nom d’impératifs économiques est en train de faire perdre son âme à l’Irlande. De plus, ce pays resté très catholique redoute les aspects les plus négatifs du centralisme européiste, qui l’obligerait à légaliser l’avortement, le PACS et bientôt l’homoparentalité, déjà dépénalisés dans l’Ulster. Autant de raisons pour les Irlandais, qui tiennent aussi à leur neutralité, de rester sourds aux sirènes du oui. Résisteront-ils jusqu’au bout ? En tout cas, si le non l’emporte, cela montrera une fois de plus, et de manière éclatante, le décalage total entre le pays légal (favorable à 95 % à la ratification, comme ce fut le cas en France en mai 2005) et le pays réel, bien plus soucieux de son identité nationale. Comme on comprend que Sarkozy ait préféré s’en remettre au Parlement pour ratifier le traité simplifié ! », conclut Jacques Langlois.

Dans l’arrière-cour…

Cette méthode de ratification parlementaire a été utilisée de nouveau en Grèce dans la nuit de mercredi à jeudi, où, comme en Finlande et en Estonie le même jour, le parlement à adopté le traité de Lisbonne à une écrasante majorité, malgré l’opposition des nationalistes et des communistes. Des parlementaires trop souvent en complet décalage avec le peuple qu’ils sont censés représenter et soumis à des intérêts qui n’ont rien de nationaux. Une évidence pointée en France par l’ex-UMP Nicolas Dupont-Aignan, siégeant désormais parmi les députés non inscrits. Reprenant la thématique frontiste, il a dénoncé mercredi la suppression au Sénat de l’amendement prévoyant un référendum obligatoire pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Une manœuvre téléguidée par l’Elysée puisque derrière les discours lénifiants, Nicolas Sarkozy ne s’oppose en rien à l’entrée d’Ankara dans l’UE. Une adhésion de ce pays asiatique, musulman et membre de l’Otan, programmée de longue date par le Nouvel ordre mondial. A l’évidence, le mari de Carla Bruni ne peut rien refuser à Washington, comme le prouve encore l’annonce jeudi par le chef de l’Etat du doublement de l’aide française au gouvernement afghan. M. Sarkozy a indiqué également le maintien sur le long terme des troupes françaises dans ce pays pour y jouer les supplétifs de l’Oncle Sam et soutenir un gouvernement corrompu dont les hiérarques prospèrent grâce à la production endémique d’héroïne.

« Siffler la fin de la récré » !

Les medias régionaux se sont fait l’écho de la présence de Marine Le Pen à Fréjus (Var) mercredi où elle est venue soutenir David Rachline pour l’élection cantonale partielle dont le premier tour aura lieu dimanche. Rencontre avec les militants, distribution de tracts sur le marché de Fréjus : la Vice-présidente du Front National a reçu un accueil chaleureux. Même si le clientélisme continue à jouer à plein au niveau des élections locales, beaucoup de varois qui avaient voté Sarkozy et UMP en 2007 lui ont confié leur déception devant les reniements et les trahisons de la droite au pouvoir. Marine Le Pen a également tenu une conférence de presse à Saint-Aygulf, en présence des six élus régionaux du FN et du Secrétaire départemental du Var Jean-Louis Bouguereau. Questionnée par le quotidien Var Matin, la dirigeante frontiste a expliqué les raisons de sa venue : « David Rachline est un des jeunes espoirs de la politique. Il est rare de trouver des conseillers municipaux de 20 ans. Il a mené notre liste aux municipales avec succès (12,5 % des voix). Je suis aussi venue lancer un message aux électeurs contre l’abstention. Attention, a-t-elle prévenu, au moment où le droit de vote est en régression – regardez ce qui a été fait du vote contre le traité constitutionnel européen – il faut profiter de chaque occasion pour s’exprimer. Il faut siffler la fin de la récré. Sarkozy est décevant. Chaque échelon de la vie politique doit s’opposer à sa politique nationale néfaste. Un élu local a une voix qui porte plus et peut influencer sur les décisions ». Marine Le Pen a souligné également que la baisse du vote FN enregistrée dans ce département avait pour cause la désaffection de l’électorat droitier, « victime de l’illusion Sarkozy. Il a dit la même chose que nous, il fait l’inverse ». Elle a également indiqué que Jean-Marie Le Pen serait candidat en région PACA aux élections européennes et qu’elle avait pour sa part sollicité l’investiture du Mouvement dans le Nord.

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