Vox populi, vox dei : en rejetant clairement par 53,4% des voix le Traité de Lisbonne, les Irlandais ont porté un coup sévère à l’Europe technocratique et supranationale. Dès l’annonce officielle des résultats vendredi, Jean-Marie Le Pen, a salué au nom du Front National « la magnifique victoire du peuple irlandais qui a rejeté le traité de Lisbonne malgré les pressions, menaces et chantages de toutes sortes émanant tant des autorités nationales qu’européennes. Une fois de plus la valeureuse Irlande a démontré que lorsque les peuples s’expriment directement, ils déjouent tous les pronostics et défendent leurs intérêts nationaux. Le Traité constitutionnel est désormais caduc et la forfaiture de Nicolas Sarkozy, faisant revoter le Congrès français sur un texte identique à celui rejeté par le peuple français, est effacée. Avec cette victoire du NON, nous commençons la campagne européenne de juin 2009 de belle façon. Que tous les nationalistes d’Europe trouvent dans ce résultat le courage et la détermination pour combattre les eurocrates bruxellois et les tenants du nouvel ordre mondial, ennemis déclarés des Nations et des Peuples d’Europe. Plus que jamais, Nationalistes de tous les pays, unissez-vous ! » a affirmé le Président du FN. Marine Le Pen a relevé que « cette victoire éclatante du Non démontre que l’Europe ne peut se faire contre les peuples et les Nations qui la composent. Après les NON Français et néerlandais en 2005, le rejet par les Irlandais du traité européen de Lisbonne, doit mettre fin à la construction d’une Europe supra nationale et mondialiste qui ne respecte pas l’identité, la souveraineté, les libertés, et la prospérité des peuples européens », a relevé la Vice-présidente exécutive du FN.
Touché, coulé ?
Pour Bruno Gollnisch, « le NON au référendum irlandais sur le traité de Lisbonne est une victoire historique d’un peuple héroïquement attaché à ses libertés, contre les manœuvres des Euro-mondialistes de Bruxelles. Des faussaires qui pensaient pouvoir recycler la Constitution européenne au mépris des référendums français et hollandais de 2005. Et ceci a été obtenu en dépit d’une campagne déséquilibrée et parsemée de mensonges, d’intimidations et de sous-entendus insultants pour les Irlandais. A la veille de la présidence française de l’Union européenne, M. Sarkozy doit enfin prendre acte de cette décision souveraine, et revenir au respect du NON clairement exprimé par le peuples français et néerlandais il y a trois ans » a-t-il relevé. Une conférence de presse en présence de Jean-Marie Le Pen et des députés européens de la coordination « Identité, Tradition, Souveraineté », est prévue à Strasbourg à ce sujet mardi. Il suffit de voir les têtes et d’entendre les déclarations des figures emblématiques de l’Etablissement pour sentir la rage qui animent les élites européistes devant la décision du peuple irlandais. Dés jeudi soir, cherchant certainement à influer sur le vote de ses voisins, le Premier ministre britannique Gordon Brown déclarait qu’une victoire du NON ne remettrait pas en cause le traité de Lisbonne. Pour sa part, Nicolas Sarkozy a décidé de se rendre à Prague lundi, au moment où le gouvernement tchèque a déclaré qu’en l’état actuel, il n’était pas certain de pouvoir continuer le processus de ratification, par ailleurs toujours en cours dans neuf pays de l’Union européenne. Lundi alors que la présidence de l’UE est actuellement assuré par la Slovénie, avant celle de la France au mois de juillet, le chef de la diplomatie slovène Dimitrij Rupel, a jugé « risqué » d’affirmer désormais qu’il sera possible de sauver le traité de Lisbonne.
Le mépris des Bruxellois
Pourtant, les hiérarques européistes n’avaient pas ménagé leur peine pour influer sur le vote des Irlandais, comme l’ont illustré notamment la venue en Irlande du Président de la Commission européenne José Manuel Barroso et surtout les déclarations menaçantes et autres persiflages des maîtres chanteurs. Ce qui a eu en l’occurrence l’effet inverse sur les électeurs Irlandais qui ont pu mesurer à cette occasion les pulsions totalitaires de l’intelligentsia européiste, ce que l’expression « Bruxelles, prison des peuples » voulait dire… Les observateurs ont ainsi relevé que la déclaration de Bernard Kouchner affirmant, trois jours avant le referendum sur RTL, que les Irlandais « seraient les premières victimes » s’ils votaient « Non », « eux », ajoutait-il dédaigneusement qui «ont profité (de l’UE) plus que les autres » avait beaucoup choqué. Enième illustration de la duplicité des politiciens, peu avant la tenue du référendum, le député européen néerlandais Kartika Liotard avait intercepté une lettre interne de son collègue Jo Leinen, président de la commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen. Une missive faisant appel à ses collègues socialistes afin qu’ils ne s’agitent pas trop autour de sujets trop sensibles jusqu’à ce que le traité de Lisbonne soit accepté, afin d’endormir la vigilance des Européens. Mais les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE n’entendent pas s’incliner devant la volonté populaire et, rapporte l’AFP, dès l’annonce du résultat du vote irlandais vendredi, « ils se sont dits décidés à poursuivre la ratification du traité (…). L’idée est d’isoler le « NON » des Irlandais pour ne leur laisser guère d’autre choix que de revoter le texte à l’avenir, comme ils l’avaient fait avec le traité de Nice, qu’ils avaient rejeté en 2001 avant de l’approuver légèrement modifié en 2002 »…
Malgré l’abstention…
Se déroulait dimanche le premier tour de la cantonale partielle de Fréjus, dans laquelle sans surprise, le notable candidat de la Majorité départementale (DVD), Maurice Accary, est arrivé en tête avec 52,09% des voix, devant la socialiste Elsa di Meo. Nous l’évoquions la semaine dernière à l’occasion de la venue de Marine Le Pen dans cette ville, le FN était représenté dans ce scrutin par David Rachline, qui avait été élu en mars dernier, au conseil municipal avec 12,25% des suffrages, le mouvement de Jean-Marie Le Pen décrochant deux élus. Ce 15 juin, le jeune candidat frontiste a amélioré légèrement en pourcentage son score des municipales avec près de 13% des voix (12,85%), se hissant en troisième position. Hélas une très forte abstention qui a doublé par rapport au scrutin de référence de 2004 (79,67% contre 38,87% il y a quatre ans) ne lui a pas permis de se qualifier pour le second tour, auquel se voit contraint M. Accary, faute d’avoir atteint le quota de 25% des inscrits.