Selon les statistiques publiées lundi par l’Observatoire national de la délinquance (OND), les atteintes aux biens ont enregistré une baisse de 8%, entre juin 2007 et mai 2008 par rapport à la même période précédente. Chiffres à relativiser fortement puisque toutes les enquêtes de victimation font état de 10 millions de crimes et délits annuel contre moins de 2,5 millions officiellement enregistrés, les victimes de faits délictueux étant extrêmement nombreuses à ne pas porter plainte, gagnées par le fatalisme… Pour autant l’OND a bien été obligé d’enregistrer une hausse continue de près de 4%, des « violences gratuites » et de 5,70% du nombre de « violences à caractère sexuel ». Une violence endémique qui n’épargne plus aucun des territoires de la République, comme l’ont prouvé une nouvelle fois les émeutes qui ont éclaté dans la petite ville de Vitry-le-François (Marne), consécutives à la mort d’un jeune homme, meurtre qui serait liée à un trafic de drogue a indiqué le procureur lundi. Samedi soir, une bande d’une cinquantaine de « jeunes » – selon la terminologie politiquement correcte -, qui entendaient se venger sur le meurtrier présumé, se sont affrontés avec les gendarmes et des pompiers à coup de battes de base-ball et de cocktails Molotov, dans les quartiers Rome-Saint-Charles et de la gare. Bilan : neuf blessés, au moins une soixantaine de véhicules incendiés, des bâtiments et un nombreux mobilier urbain dégradés, la gare de la ville entièrement saccagée. Comme d’habitude, les contribuables paient la note au prix fort : « ici, c’est l’omerta, on ne parle pas, on a peur depuis hier soir » expliquait un habitant à la presse, tandis que le maire socialiste de Vitry Jean-Pierre Bouquet étalait son impuissance en palabrant avec les habitants… Secrétaire général du SGP-FO, le syndicat général de la police, Nicolas Comte a relevé que ce déchaînement de violences est « un exemple de l’hystérisation des rapports entre une fraction de la jeunesse et les forces de sécurité », une « émeute symptomatique d’un climat malsain qui perdure ». Comme l’a noté Marine Le Pen « la politique de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité est totalement défaillante et son laxisme un danger quotidien pour nos compatriotes ».
Désarmée… sciemment
Tous les commentateurs l’ont souligné après Nicolas Sarkozy, le « Livre blanc sur la Défense », le premier depuis 1994, fait la part belle au développement de la collecte et du traitement du renseignement, dont nul ne contestera en effet l’utilité. La fonction « connaissance et anticipation » rejoint ainsi les quatre piliers de la défense (dissuasion, protection, prévention et intervention) nous a-t-il été expliqué. Le « spatial militaire » bénéficiera ainsi d’un doublement de ses crédits d’ici à 2020. Pour le reste, Jean-Marie Le Pen, a déploré que « ce Livre Blanc programme, comme on le savait déjà, la destruction de pans entiers de notre défense nationale. La France de Nicolas Sarkozy s’en remet à l’OTAN et à l’Union européenne. C’est un funeste pas de plus dans la dérive euromondialiste. Un Etat sans défense nationale n’est pas un Etat qui se respecte. Nicolas Sarkozy détruit encore un peu plus le respect que notre patrie savait inspirer dans le monde ». Un sondage Ifop pour Le Monde et Acteurs Publics publié lundi indique que 42% des personnes interrogées trouvent l’effort budgétaire « ni trop, ni pas assez important » (34% le jugeant « trop important », 22% « pas assez important »). Mais surtout, 80% des sondés estiment que « la France doit conserver une défense indépendante, notamment vis-à-vis des Etats-Unis ». Bref ce sont ici les contraintes budgétaires que s’impose ce gouvernement qui prennent radicalement le pas sur les besoins réel de notre pays en matière de Défense. Parce que le monde dans laquelle nous vivons est toujours aussi dangereux, parce que les menaces qui pèsent sur notre souveraineté, nos intérêts et nos libertés sont multiples et diffuses, le programme de gouvernement du FN prônait la nécessité d’un « doublement du budget de la Défense en 5 ans ». Nous le rappelions le mois dernier, cet effort financier n’a rien d’extravagant, Jean-Marie Le Pen rappelant que consacrer 4% du PIB à la Défense n’est pas un objectif irréaliste, ni un péril pour l’économie. En l’espèce « un effort budgétaire équivalent à ce que la France donne chaque année aux immigrés »…
La Turquie pas à pas…
Il y a les belles déclarations de Nicolas Sarkozy et des caciques de l’UMP qui, la main sur le cœur, jurent que la Turquie ne rentrera jamais dans l’Europe et les faits. Nous l’évoquions la semaine dernière, la majorité du Sénat a pourtant supprimé l’amendement prévoyant un référendum obligatoire pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Avec une rare duplicité, Nicolas Sarkozy, on le sait, ne s’oppose en rien à l’entrée d’Ankara dans l’UE, voulue notamment par Washington (FDA Quotidien du 12/06/2008). Ainsi la France, n’a fait aucune difficulté mardi à Luxembourg à la poursuite des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE. Les représentants des 27 Etats membres de l’UE et le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan ont ainsi ouvert les septième et huitième chapitres thématiques sur les 35 prévues dans ces négociations devant déboucher sur l’entrée en Europe de ce pays asiatique et musulman. Des négociations ouvertes en octobre 2005 et qui, au rythme actuel, devraient permettre la pleine adhésion d’Ankara dans une dizaine d’années…