Monsieur le Président, mes chers collègues,
Les immigrationnistes ont mené une campagne de désinformation contre cette directive sur l’expulsion des clandestins, qu’ils appellent directive « de la honte ». Ce n’est que la comédie politicienne bien rodée entre gauche et droite : la gauche proteste pour obtenir des droits supplémentaires pour les immigrés, qu’elle obtient, tout en donnant à la droite un label de fermeté factice.
En réalité, ce texte tel qu’amendé organise beaucoup plus les droits des clandestins expulsables et leur maintien en Europe qu’il ne garantit leur retour.
La rétention en centres fermés ? Un dernier recours, extrêmement encadré. Sa durée de 18 mois ? Ce n’est qu’une limite supérieure, exceptionnelle : les Etats qui ont des plafonds légaux inférieurs les conserveront. Le délai de départ volontaire ? Il évite aux intéressés l’interdiction du territoire de l’Union. Et les Etats sont invités à procéder au moindre prétexte à une régularisation.
Autrement dit, la France, qui a la législation la plus laxiste d’Europe, ne sera pas obligée d’en changer ni de la durcir ! Mais M. Sarkozy pourra faire croire le contraire, servi en cela par les gesticulations théâtrales de la gauche. C’est seulement en raison des quelques aspects positifs de ce document que nous l’avons voté, considérant que le politique du pire est toujours la pire des politiques.