Le rapport Schmidt est le satisfecit annuel octroyé par ce Parlement à l’action bienfaitrice de la Banque centrale européenne.
Et comme d’habitude, il semble passer à côté de l’essentiel: le redoutable effet de ciseau qui broie le pouvoir d’achat des Européens et dont la responsabilité incombe en partie à la BCE et à l’Union européenne. Personne ne peut croire que les chiffres officiels de l’inflation (3% pour 2008 selon le rapport), qui ne sont que des indices composites, reflètent la réalité de la hausse du coût de la vie pour les citoyens, notamment pour les produits de base, l’énergie, le logement. Et chacun a en mémoire les déclarations des autorités de la Banque, mettant en garde contre les effets inflationnistes des hausses salariales, comme si les salaires de ces mêmes Européens ne subissaient pas plutôt une pression permanente à la baisse, à cause de la concurrence mondiale déloyale et de la politique d’immigration encouragées par l’Union européenne.
Quant au taux de change très surévalué de l’euro, c’est vrai qu’il nous évite le pire face à l’augmentation des prix du pétrole. Mais il menace la compétitivité de nombre d’industries, tentées de délocaliser, comme Airbus, vers la zone dollar.
Nous ne pouvons donc souscrire à cet aimable consensus.