Le moins que l’on puisse dire, c’est que le bilan « globalement positif » dressé par les rapporteurs de 10 ans d’Union économique et monétaire ne semble pas tout à fait objectif. Sans surprise, les quelques problèmes identifiés sont analysés comme étant de la faute des États et d’un manque d’intégration européenne.
La vérité est que l’introduction de l’euro a conduit mécaniquement à l’explosion des prix des produits de consommation courante et à la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs. La vérité, c’est que le pacte de stabilité est un malthusianisme budgétaire et social. La vérité, c’est que l’absence de politique de change et la surévaluation de l’euro a miné la compétitivité internationale de la zone euro. La vérité, c’est qu’une politique monétaire unique, un taux d’intérêt directeur unique pour onze ou quinze économies de structures et de niveau de développement très différents sont forcément inadaptés aux besoins de chacune de ces économies comme à ceux de l’ensemble.
L’euro a échoué à apporter la prospérité promise à ses membres, pour la plupart aujourd’hui en récession. Parce que l’euro, dans sa conception et son fonctionnement, n’est pas un outil économique. C’est avant tout un puissant outil politique de destruction de l’indépendance des nations.