Voter contre un rapport au premier abord technique, puisque relatif à l’établissement de statistiques communautaires, peut sembler absurde. Il n’est pas inintéressant, en effet, de disposer de telles données pour aider à la décision.
Cependant, malgré les intentions affichées, ce nouveau règlement conduit à l’élaboration d’une véritable usine à gaz statistique, à une augmentation de la charge statistique pesant sur les instituts nationaux et les entreprises, que ce soit en termes de bureaucratie ou de coûts financiers, contrairement aux engagements pris à plusieurs reprises pour une simplification et un allègement de cette charge.
De plus, l’Europe de Bruxelles prouve quotidiennement en quelle estime elle tient les données chiffrées sur lesquelles elle est supposée s’appuyer. Je ne citerai que deux exemples. Premièrement, la faiblesse des propositions pour soutenir l’économie réelle qui entre en récession, soutien qui sera de toute façon soumis à la primauté dogmatique de la sacro-sainte concurrence, du libre-échangisme mondial et du « stupide » pacte de stabilité. Deuxièmement, la négation de l’inflation subie par les ménages depuis l’entrée en vigueur des pièces et billets en euros. Le prix de certains produits de base a en effet doublé, voire triplé en 6 ans, tandis que la BCE se concentre sur des agrégats globaux et trompeurs, et appelle à la modération salariale.