Dans son exposé des motifs, avec des trémolos dans l’écriture, le rapporteur exhorte l’Union européenne à donner au reste du monde les ressources non utilisées de son budget! Singulière et dangereuse vision de la gestion de l’argent public, assortie de menaces et de culpabilisation!
Il n’était pas besoin d’en arriver à ces extrémités pour nous convaincre d’aider les pays qui en ont le plus besoin.
Mais je voudrais souligner trois points :
– La flambée mondiale des prix alimentaires touche certes plus particulièrement les populations du tiers-monde; mais elle touche aussi des millions de citoyens de l’Union européenne! Que fait la Commission pour eux?
– Est-il vraiment nécessaire de confier la gestion de cette aide d’urgence à la Commission, grandement responsable de cette situation? Elle est à l’origine du malthusianisme agricole en Europe, qui contribue à la hausse des prix ; ses politiques commerciales favorisent, dans les pays pauvres, les cultures d’exportation. À contexte inchangé, et priorité donnée au marché et au libre-échange, les mesures proposées pour soutenir les agricultures locales semblent vouées à l’échec.
– Que fait-on enfin pour lutter contre la spéculation aberrante et immorale qui règne sur les marchés des matières premières alimentaires?