Monsieur le Président, la crise actuelle est la crise du système euromondialiste. Elle a été l’occasion de beaucoup d’efforts de votre part, mais le cadre même de ces efforts témoigne de l’inadaptation de l’Union européenne.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous l’exprimer, les mesures qui ont été prises l’ont été en effet soit dans un cadre national, soit dans un cadre de diplomatie multilatérale classique. Cadre national: il en va ainsi pour les mesures de relance de l’économie, différentes d’un État à l’autre – ce qui n’a rien, en soi, de scandaleux – et validées ensuite en commun pour la forme. Tout le monde le sait. Vous avez réussi à habiller en politique européenne les politiques différentes, voire opposées, de M. Gordon Brown, de Mme Merkel et d’autres, mais l’habit ne fait pas le moine. Cadre national, c’est donc bien que les frontières protègent, que les États sont nécessaires et que les souverainetés permettent d’agir rapidement et efficacement.
Cadre diplomatique classique, bi- ou multilatéral, qui fut celui de vos efforts pour juguler la crise géorgienne, ou, pour la crise économique, de la réunion à Washington du G20, dont un petit nombre d’États européens seulement, avec les USA, la Chine, l’Inde, le Japon, le Canada, l’Arabie saoudite et d’autres. C’est bien la preuve que l’Union est un espace trop étriqué pour résoudre les graves problèmes qui se posent à nous.
Beaucoup de choses ont été portées au crédit de l’Union dans une euphorie artificielle, mais il faut relativiser. Le paquet énergie-climat, par exemple, a été entouré de tant de dérogations qu’il est en pratique vidé de sa substance, crise oblige. On a dispensé de l’application des nouvelles contraintes les industries dont les coûts augmenteraient de plus de 30 % ou qui exportent plus de 30 % de leur production, c’est-à-dire les trois-quarts des industries concernées. Le plan de relance économique, comme il a été dit, c’est 1 %, 1,5 % du PIB, contre 4 % aux USA, plus de 10 % en Chine. À peine signé, le pacte sur l’immigration est déjà violé par le gouvernement italien, qui vient d’annoncer la régularisation de 170 000 immigrants illégaux. Où iront-ils? Et il est évident que la prétendue immigration choisie et autre carte bleue européenne n’auront d’autre effet que de priver les pays du tiers-monde des cadres dont ils ont le plus besoin pour leur développement. Ces mesures ne se substitueront donc pas à l’immigration subie, elles s’y ajouteront et elles les aggraveront.
Enfin, sur le plan international, nous condamnons la détestable