La proposition de directive de la Commission est sans doute typique de ce que l’Europe de Bruxelles appelle flexibilité et adaptabilité et ose qualifier de social: opt-out (c’est-à-dire possibilité de passer outre les normes) pour les États ou les individus, limite de 78 heures travaillées par semaine, exclusion des temps de garde du calcul des heures travaillées, calcul du temps par contrat et non par personne… Bref, tout pour permettre l’exploitation des gens dans un contexte de crise, de chômage qui repart à la hausse, de paupérisation des salariés.
C’est pourquoi nous avons voté les amendements de la commission des affaires sociales, mais aussi certains de ceux de nos adversaires politiques, parce qu’ils nous semblaient aller dans le bon sens, c’est-à-dire celui des travailleurs.
Deux remarques supplémentaires, cependant:
– le rapporteur semble bien plus motivé par l’image que donnerait le Parlement aux citoyens, s’il n’adoptait pas son rapport à six mois des élections, que par le bien-être des citoyens eux-mêmes;
– la vigilance doit rester de mise: il n’y a pas de majorité au Conseil pour supprimer l’opt-out et le rapport adopté aujourd’hui, qui est déjà un compromis, risque de ne pas être le dernier sur le sujet.