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Projet Google de numérisation mondiale des Bibliothèques

Madame la Présidente, la numérisation du patrimoine écrit européen à des fins de conservation, de mémoire, mais aussi de diffusion et de rayonnement, l’accès des Européens à leur formidable culture, sont des enjeux majeurs dans lesquels les autorités publiques devraient s’impliquer davantage.

Aujourd’hui, Google est dans le collimateur, parce que sa stratégie commerciale consiste à tenter de se donner un avantage décisif et durable, en monopolisant, non pas le contenu d’une bibliothèque virtuelle mondiale, mais l’accès à ce contenu, et en supportant en échange le coût de la numérisation.

Avec mes collègues des droites européennes, je suis totalement opposé à toute exclusivité débouchant sur un monopole. Les autres problèmes majeurs en termes de propriété intellectuelle, de respect des droits d’auteur pour les œuvres épuisées et orphelines ne sont pas insurmontables. Ils peuvent donner lieu à une adaptation de la législation.

Mais la vraie question est la suivante: quelles sont les alternatives qui existent en Europe? Le site Europeana , opérationnel depuis quelques mois, ne contient que 5 % des œuvres numérisées en Europe. La moitié de son contenu provient de fonds français, pays pour une fois à la pointe avec Gallica , le portail de la Bibliothèque nationale de France, et avec l’INA.

Mais les financements sont dérisoires par rapport aux besoins. Google est prêt à investir 15 millions d’euros par an pour numériser rapidement jusqu’à 20 millions d’ouvrages en dix ans et les rendre accessibles. Combien sommes-nous prêts à mettre sur la table? Sans réponse à cette question, Google sera – je le crains – le seul opérateur capable de répondre aux besoins des bibliothèques elles-mêmes.

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