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Interview avec Dominique MARTIN

 

Dominique MARTIN est tête de liste sortante en Haute Savoie et directeur de campagne de la liste FN en Rhône-Alpes.

>> Vous avez accepté d’être le directeur de campagne de notre liste FN aux régionales. Pourriez-vous vous présenter brièvement ?

Brièvement, j’ai 48 ans, 4 enfants, et je suis arrivé au FN en 1983. Depuis j’ai été de toutes les élections, et c’est ainsi que je suis Conseiller municipal de Cluses en Haute-Savoie depuis 1989, et Conseiller régional depuis 1992.

Aujourd’hui Jean-Marie Le Pen m’a confié de nombreuses responsabilités au sein du mouvement, mais le plus simple est d’aller voir tout ça sur mon blog : www.dominique-martin.info.

Je suis heureux et honoré d’être à nouveau le directeur de campagne de Bruno Gollnisch comme en 2004. Bruno m’a toujours fait confiance, et c’est bien grâce à lui que j’ai pu accéder à toutes ces responsabilités : c’est un homme exceptionnel.

>>Quels seront les axes du programme du FN pour cette élection ?

Bruno Gollnisch, à raison, souhaite répondre aux attentes des rhônalpins tout en restant dans les compétences de la Région de façon à diminuer ses budgets de fonctionnement et d’investissement, ce qui permettra de réduire l’endettement et la pression fiscale régionales.

Pour ce faire, il a défini un certain nombre de priorités :

>> Pensez-vous que la fusion UMP-MPF puisse profiter au FN ?

Il est certain que cela va ouvrir les yeux de ces électeurs de la droite nationale qui pensaient naïvement que le Vicomte de Villiers défendait les intérêts de la France et des Français d’abord. Ils devraient enfin comprendre que le MPF a toujours été le sous-marin de la droite parlementaire RPR-UMP, et que son rôle était d’être un servile rabatteur de voix au détriment du Front National.

En toute logique une bonne partie des électeurs de de Villiers devrait voter pour le FN dorénavant.

>> Quels arguments avanceriez-vous à nos sympathisants afin qu’ils se mobilisent pour ce scrutin ?

Il est vrai que bon nombre de nos électeurs se sont réfugiés dans l’abstention à cause du vote utile (scrutin uninominal majoritaire à deux tours) qui fait que nous avons peu de chance d’avoir des élus ; le deuxième tour des présidentielles de 2002, et surtout les législatives de 2007 en sont archétypiques. À quoi sert-il de se déplacer, puisque que notre vote est inutile, voilà la question qu’ils se posent légitimement.

Mais aux élections régionales, il s’agit d’un scrutin à la proportionnelle, donc chaque voix compte.

Il faut dire et rabâcher à nos électeurs qu’à la proportionnelle, le FN aura des élus, et seul le FN défend les Français d’abord.

Alors faisons campagne tous ensemble, aidons nos candidats, et votons et faisons massivement voter pour le Front National. Il faut mobiliser tous ses cercles : professionnels, amis, familles, associations…

>> Que pensez-vous des projets de réforme du Gouvernement (fusion région et départements) ?

À priori, je serais assez favorable car cela devrait optimiser les moyens des collectivités territoriales en diminuant le nombre d’élus et de fonctionnaires. On devrait pouvoir être plus efficace avec moins de moyens, donc moins d’impôts à prélever. De plus cela pourrait rendre plus de lisibilité et de cohérence à l’action de cette nouvelle collectivité fusionnée.

Mais mon expérience politique me pousse à penser qu’il faut se méfier des changements de mode de scrutin et des redécoupages électoraux, surtout lorsqu’ils sont manigancés par la majorité en place dont le seul objectif est de conserver le pouvoir en assurant sa réélection.

Donc au bout du compte, je pense qu’il s’agit là d’une nouvelle usine à gaz dont l’unique objectif est de se débarrasser du Front National. C’était déjà le but avoué de la réforme Raffarin lorsque ce dernier a modifié le mode de scrutin aux élections régionales de 2004. Mais, on s’en souvient, le baudet du Poitou s’est tiré une balle dans le pied en donnant 20 régions sur 22 à la gauche.

>> Quel bilan faites-vous du mandat de Jean Jack Queyranne ?

C’est simple : M. Queyranne, en bon socialiste, est en pleine démagogie avec l’argent des autres, les contribuables. L’endettement et la fiscalité ont explosé sans aucun résultat concret en matière de sécurité, d’emploi, de formation des jeunes. Le monde agricole continue de mourir, et les PMI-PME disparaissent inexorablement.

En revanche il a su pratiquer le saupoudrage électoral en multipliant les subventions aux associations de gauche, et en aidant abusivement l’inculture décadente des bobos. Cerise sur le gâteau, il se bâtit un nouveau palais qui coûtera aux rhônalpins près de 200 millions d’euros.

Il faut noter ici que l’UMP, la fausse opposition, a voté 99% des propositions socialistes tout au long de cette mandature.

>> Les récents sondages donnent la gauche victorieuse en Rhône- Alpes alors que sur le plan national, la gauche semble en déroute. Quelle est votre explication ?

Je n’ai pas d’explication, mais la campagne n’a pas commencé et l’état de la France risque bien, malheureusement, de se dégrader d’ici le mois de mars. Rien n’est joué d’avance, et c’est à nous de convaincre les électeurs que nous incarnons la seule, la véritable alternance.

>> Quel peut être le poids d’ »Europe écologie » dans ce scrutin ?

Je crois qu’ Europe écologie a fait un coup aux européennes grâce à un énorme soutien médiatique commandé par l’Élysée pour affaiblir les socialistes. Et à mon avis le soufflé va se dégonfler pour les élections régionales car leurs candidats régionaux ne seront pas aussi charismatiques que leurs têtes de listes européennes.

>> Quel rôle d’opposition a rempli le groupe FN durant cette  mandature ?

Nous avons été la seule opposition, contrairement à l’UMP qui a tout voté. Nous avons été l’unique garde-fou contre toutes les dérives « socialo-écolo-marxiste » grâce à notre capacité de dénonciation. Il est clair qu’en notre absence, Queyranne serait aller beaucoup plus loin dans la socialisation de notre région.

Et nous avons été l’aiguillon indispensable à cette droite molle qui ne s’oppose qu’en parole : l’affaire de l’Hôtel de Région en est emblématique puisque initialement l’UMP était d’accord avec ce projet, alors qu’aujourd’hui elle se pose en farouche opposante. Mais ça, comme à l’habitude, c’est une posture électoraliste.

>> Quels sont les dossiers importants sur lesquels le groupe FN est intervenu pendant la mandature actuelle ?

Les élus FN montent au créneau sur tous les dossiers. Mais les plus importants sont sans doute « La Politique de la ville », le « Lyon-Turin » et le nouvel « Hôtel de Région ».

Nous rejetons systématiquement tous les dossiers concernant la Politique de la Ville, rappelant à chaque fois qu’il s’agit là d’acheter la paix civile et de favoriser l’économie souterraine de ces cités qui sont devenues des zones de non-droit au détriment des français de souche. Germaine Burgaz a été d’une combativité exemplaire sur tous ces dossiers.

Nous avons été les seuls à dénoncer le projet d’une ligne TGV entre Lyon et Turin car c’est une aberration financière, économique, géographique, et écologique.

Quant au nouvel Hôtel de la Région, il s’agit du cher caprice du Prince Queyranne, d’autant plus inutile qu’en 2014 la Région n’existera plus en tant que telle, et que le nombre d’élus sera réduit de moitié : 200 millions pour siéger 4 ans, c’est vraiment exagérer !

>> La région Rhône-Alpes fêtera bientôt les 30 ans de sa création en tant que collectivité territoriale : selon vous, quel est le bilan du rôle et de l’action de cette collectivité ?

Au final, cela aura été 30 ans de gabegies, de dépenses inutiles, de saupoudrage électoral, de politiques de guichet…

Peut-être un point positif : la construction ou la réfection de nombreux lycées.

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