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Faut-il brûler les ouvrages de Maurice Allais ?

Jeudi, le gouvernement a annoncé son intention de demander à Renault de reconsidérer le transfert éventuel de la clio IV en Turquie –voir notre article. La Commission européenne, garante du dogme ultra libre-échangiste, a immédiatement tapé du poing sur la table en rappelant à ses obligés de l’UMP qu’il était hors de question de prendre la moindre mesure d’obédience « protectionniste »… Interrogée ce matin sur RTL, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a relayé ce rappel au règlement, aux tables de la loi européiste : »Attention à ne pas tomber dans le protectionnisme », a-t-elle déclaré.

Ce qui relativise d’autant les déclarations d’un Christian Estrosi affirmant sans rire être bien décidé à ne pas « laisser conduire la politique industrielle de la France sans réagir ».

Pourtant, la mise en place d’un protectionnisme ciblé aux plans national et européen à l’instar des États-Unis, du Japon ou de la Chine, dans le but de sauvegarder certains secteurs stratégiques est indispensable. Protectionnisme intelligent exposé avec brio dans les travaux du (seul) Prix Nobel français d’économie, Maurice Allais…

C’est pourquoi le programme du FN propose, au-delà même du cas de Renault, que notre pays puisse exiger, selon les cas, non pas le développement d’un modèle autarcique totalement irréaliste, mais des quotas d’importation ; l’origine française de 50 à 60 % des composants (en coût de revient) constitutifs des produits importés ; des clauses de sauvegarde, des barrières douanières modulables, remboursables et bonifiables dont l’instauration serait idéalement mise en oeuvre à l’échelon européen, pour lutter contre le dumping social, fiscal ou environnemental.

Toujours dans cette optique, il est également éminemment souhaitable d’imposer aux entreprises qui délocalisent le remboursement des aides ou subventions qu’elles ont reçues, de conserver une minorité de blocage (l’État ou le conseil d’administration ou les investisseurs institutionnels) dans toutes les entreprises publiques ou privées qui présentent un intérêt stratégique ou industriel et de développer l’actionnariat salarié.

Il va sans dire que cette politique alternative, rompant avec l’idéologie dominante impose aussi une réforme profonde du fonctionnement de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et bien évidemment la suppression du monopole de la Commission européenne en matière de négociation des accords commerciaux ou des négociations multilatérales à l’OMC.

Bref notre pays doit retrouver sa souveraineté, gage de la prospérité de notre nation, qui est aux Etats ce que la liberté est aux individus.

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