Il y a quelques mois, le polémiste, essayiste et journaliste Eric Zemmour s’était ému que Rachida Dati, alors ministre de la République – garde des Sceaux et de l’état civil !- ait donné un prénom maghrébin à sa fille. En plein débat sur l’identité nationale, les medias ont relayé la satisfaction du chef de l’Etat devant le choix du prénom donné par son fils Jean et son épouse, à son petit-fils, appelé Solal, titre du premier roman de l’écrivain suisse Albert Cohen. Un héros d’ailleurs peu sympathique, « une sorte de Rastignac » soulignait Jean-Marie Le Pen vendredi sur son blog…
Le site Polemia a rappelé fort opportunément le même jour que « le choix d’un prénom est un acte symbolique fort (…). Nomen, omen disaient les Anciens : un prénom, c’est un présage. Un prénom cela oriente pour la vie car cela attribue de manière allégorique des qualités ».
« Cela donne aussi à l’enfant le modèle d’un type humain particulier à imiter. Enfin un prénom cela renvoi à un passé, à une lignée. C’est aussi un élément d’identification ethnique, culturelle, religieuse. Que Rachida Dati, appelle sa fille Zohra est un acte fort. Que Jean Sarkozy, fils du président de la République, affichant d’importantes ambitions politiques, appelle son fils Solal est encore plus lourd de signification. C’est la preuve que la déconstruction du modèle assimilationniste français est encouragée au plus niveau. L’héritage ethno-religieux juif ou arabe étant jugé plus important que le sentiment d’appartenance à la France ».
« Le modèle assimilationniste français était simple : les minorités s’efforçaient de se rapprocher de la majorité et devaient coûte que coûte y parvenir (…) Les temps ont profondément changé. Mohamed, Rayan ou Sabrina sont devenus des prénoms très cotés. Tout comme Aaron ou Ilan. Et les tribunaux sont submergés de demandes de changement de prénom mais cette fois pour… les défranciser « .
« La générosité française a conduit à accueillir au sein de la patrie les immigrations européennes de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe : italienne, polonaise, belge, juive…. Ces immigrations se sont globalement assimilées. Nous assistons aujourd’hui à un processus radicalement différent. Les immigrations actuelles- arabo-musulmane et africaine notamment – ne s’assimilent pas et une immigration ancienne – l’immigration juive – est entrée dans une logique de désassimilation, au grand dam de certains juifs d’ailleurs, comme Schmuel Trigano. Ce philosophe s’est inquiété de la dénationalisation de la France dans son ouvrage La démission de la République : juifs et musulmans en France » .
« Aujourd’hui le Fonds social juif unifié observe qu’un enfant juif sur deux fréquente des écoles communautaires et se félicite qu’en seize ans leurs effectifs se soient multipliés par cinq. Résultat de ces phénomènes, les héritages particularistes et étrangers sont survalorisés par rapport à l’héritage français et chrétien« .
Mais nous sommes là dans une évolution encouragée sciemment par ce gouvernement qui en maintenant grandes ouvertes les vannes de l’immigration empêche toute assimilation, laquelle devient mécaniquement impossible au-delà d’un certain seuil démographique. Une évidence démontrée par les travaux de nombreux éthologues et sociologues.
Et cette France mosaïque, plurielle, simple juxtaposition de communautés de consommateurs et de contribuables, fédérés ( ?) par l’idéologie des droits de l’homme, relève après tout de la définition de notre pays, donnée par Besson il ya quelques semaines à la Courneuve: « un simple conglomérat de peuple » .