Selon les calculs de la Régie, la production de la Clio coûterait 10 % de moins en Turquie qu’en France. Certes, le constructeur automobile s’est largementdénationalisé . M. Ghosn, né au Brésil, originaire du Liban et ayant bâti sa réputation au Japon en sauvant Nissan, est à la tête d’une entreprise qui construit 70% de ses voitures à l’étranger et en écoule moins d’un tiers en France. Mais l’Etat français est son premier actionnaire et possède encore 15% du capital de Renault.
A quelques semaines des régionales, marqué par le précédent de l’usine Arcelor-Mittal de Gandrange, où il avait fait la preuve de son incapacité à respecter ses promesses, Nicolas Sarkozy a pris la pose du défenseur des salariés français menacés par la mondialisation. Mais à bien y regarder, il s’agit une nouvelle fois d’une posture.
Le Figaro, que l’on peut difficilement suspecté d’être hostile au pouvoir en place a d’ailleurs posé les limites de l’exercice de communication du chef de l’Etat. Lors de cette réunion qui a duré plus d’une heure » et auquel ont également assisté le ministre de l’Industrie Christian Estrosi et Patrick Pélata, directeur général délégué de Renault, « Carlos Ghosn a indiqué au chef de l’Etat que Renault maintiendra l’emploi et l’activité du site de Flins (Yvelines), a déclaré l’Elysée dans un communiqué. »
Pour autant, « passé l’effet d’annonce », de nombreuses questions restent sans réponse. « Carlos Ghosn a confirmé dans un communiqué, hier soir, que Renault produirait bien la Clio IV à Flins », « avec une deuxième localisation à Bursa, en Turquie ». En revanche, aucune précision sur le partage des tâches. Dans le JDD M. Ghosn argumente : « Parler aujourd’hui de volume n’est pas très réaliste » . « Ce qu’il faut retenir, c’est que Flins est un site pérenne pour Renault et que l’emploi y sera maintenu à terme ». Un « terme » qui n’est pas non plus clairement défini relève Le Figaro.
Dans les faits, le gouvernement tente de faire croire aux Français qu’il a encore la main sur le devenir de notre économie alors qu’il a abandonné de larges pans de notre souveraineté à l’Europe de Bruxelles, Sarkozy n’étant plus qu’un simple gouverneur de province de l’euroland.