Sur l’ensemble des sujets abordés Nicolas Sarkozy a voulu rassurer les électeurs : l’identité nationale c’est bien, la pollution c’est pas bien, les clandestins kurdes qui ont débarqué en Corse seront renvoyés dans leur pays, le chômage va baisser, « la stratégie économique et sociale va porter ses fruits », la consommation va reprendre. Ce qui fait une belle jambe au million de chômeurs qui arrive en fin de droits, dont 38% seulement auront droit à une aide sociale contrairement aux dires du chef de l’Etat…
Mais ce n’est pas tout, « super Sarko » a annoncé qu’Henri Proglio va renoncer à Veolia pour se consacrer « à 100% » à EDF, la pérennité du régime des retraites sera maintenue, déclaré que les banques doivent « faire leur travail », qui n’est « pas d’aller jouer avec les traders sur les marchés boursiers », que Renault n’a pas été aidé pour « continuer les délocalisations », que la France n’enverra pas de nouvelles troupes en Afghanistan, mais des « formateurs ». Last but not least, la discrimination positive va se poursuivre au détriment des « gaulois » et au profit des banlieues « jeunes » a-t-il encore claironné…
Certains se sont aussi interrogés sur l’utilité de ce type d’émission. Comme l’a noté Philippe Randa dans sa chronique, « attend-on d’un président qu’il vienne ainsi papoter de tout et de rien, des petits malheurs des uns et des grandes angoisses des autres, consoler à sa gauche et cajoler à sa droite, promettant des lendemains qui chantent et des surlendemains qui rient, répétant comme un leitmotiv qu’il est à l’écoute des préoccupations de tout à chacun dès qu’il entend une plainte ?
S’il y a bien une chose que la Sarkozie n’a pas révolutionné, c’est l’absence totale de surprise de telles émissions qui n’ont de politiques que leur intitulé ».
« Dans ce face à face avec onze français savamment sélectionnés, « Nicolas Sarkozy a été un excellent saltimbanque, dégoulinant de bons sentiments, rabâchant ses bonnes intentions, insistant sur sa bonne politique, son bon Premier Ministre, sa bonne Ministre de l’Économie, ses bonnes résolutions, son bon espoir de sortie de crise…
Bref, Nicolas Sarkozy était venu pour le marteler et ne s’en est pas privé : c’est un bon président. Avis à ceux qui en douteraient et honni soit qui ne voit en lui qu’un bon larron, doublé d’un bon endormeur, à défaut d’un bon samaritain »…