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Les frères siamois du mondialisme

Nicolas Sarkozy était à Davos mercredi, offrant au chef de l’Etat l’occasion de se draper dans son nouveau rôle de contempteur des dérives du capitalisme financier, histoire de rassurer les Français à quelques semaines des élections régionales. Force est de constater que le communiqué d’Attac France, relevant que le président de la République « s’est contenté de demander qu’on applique les décisions ultra-techniques déjà prises par le G20 » est assez juste.

Bref Sarkozy s’est livré à un numéro aussi indigne qu’hypocrite pour un homme qui depuis le début de sa carrière politique ne s’est jamais opposé en rien aux dogmes ultra-libre échangistes, poursuivant la politique d’inféodation de notre économie à un euromondialisme dont chacun peut constater les ravages : délocalisations, chômage, baisse du pouvoir d’achat, mise en concurrence des travailleurs français avec l’immigration des pays du sud pour faire pression à la baisse sur les salaires.

A l’autre bout de la chaîne des adversaires de l’Etat nation, les altermondialistes, c’est-à-dire les mondialistes « anticapitalistes », étaient réunis au même moment au Forum social mondial de Porto Alegre, dans le sud du Brésil. Les thèmes récurrents défendus par les « alter » ont de nouveau été exposés : taxation du capital, réforme des grandes institutions financières internationales, changement radical dans le mode de production et de consommation mondiales.

Pour le reste, nos compatriotes ne doivent pas être dupes de cette opposition entre ultra-libéraux d’un côté et internationalistes de tendance marxiste de l’autre, les deux pôles en question communiant dans la même volonté d’en finir avec les peuples et les nations enracinés au profit d’un monde sans frontières, de consommateurs nomades et interchangeables. Peu de différences en fait entre un Jacques Attali et un José Bové, entre un Sarkozy et un Besancenot…

Et la question centrale des flux migratoires des pays du sud vers les pays du nord illustre bien cette conjonction d’intérêts entre un patronat mondialiste frayant dans les eaux de l’UMPS et les Buffet, Mélanchon, Besancenot, Duflot…

Le cas de la défense des « sans papiers » en apporte un exemple emblématique avec la mobilisation d’une fraction importante du Medef en faveur de la régularisation des clandestins -20 000 l’ont été par le gouvernement en 2009- Ces derniers occupant des postes dont, paraît-il, les Français ne veulent pas.

Pour les tenants du capitalisme sauvage, il s’agit tout simplement « de faire jouer la loi du marché», « la libre concurrence entre travailleurs ». Les « sans-papiers » exploités souvent de manière éhontée, ne font qu’anticiper le « grand marché mondial du travail » qui ne peut être bâti qu’en supprimant définitivement les frontières. C’est là la grande ligne de fracture entre le Système au pouvoir, pris dans sa globalité et le Front National qui souhaite au contraire les restaurer et appliquer le protectionnisme intelligent prôné notamment par les travaux du seul prix Nobel français d’économie, Maurice Allais, pour défendre nos entreprises et nos salariés.

Les revendications des altermondialistes, de la nébuleuse rouge-verte « d’ouverture des frontières à tous les immigrants » est en fait le rêve d’un certain patronat qui a su convaincre depuis quarante ans la classe politicienne d’ouvrir les vannes de l’immigration pour faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs français. Pour rapprocher le Smic français du Smic chinois, quoi de mieux qu’un monde sans frontières et sans lois ?

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