Après une cérémonie d’hommage funèbre à Enguerrand Libaert, un soldat de 20 ans du 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry, tué en opération mardi, M. Fillon s’est ensuite entretenu avec le président Hamid Karzaï au palais présidentiel. Un modèle de politicien corrompu, dont la triste figure n’est pas pour rien dans la popularité dont jouit la rébellion, un homme dont l’entourage se construit actuellement des fortunes avec le commerce de l’opium. Dans les circonstances actuelles, il ne faut pas faire le difficile avec ses fréquentations…
Accompagné du chef d’état-major des armées Jean-Louis Georgelin, Le Figaro précise que M. Fillon doit également rencontrer « le général américain Stanley McChrystal, qui commande l’Isaf et les forces américaines en Afghanistan ». Dans l’après-midi, François Fillon se rendra «sur plusieurs sites où opèrent des soldats français» notamment «en matière de reconstruction au service des populations afghanes».
Au nom de la solidarité atlantique, « l’armée française restera engagée en Afghanistan le temps qu’il faudra pour assurer la stabilité» de ce pays, a assuré François Fillon. Croit-il à ce qu’il dit ? Dans cette hypothèse, il serait bien inspiré de lire l’historien Jean Tulard qui, dans son livre « Napoléon ou le mythe du sauveur » dresse un parallèle assez saisissant entre la guerre (perdue) menée par Napoléon en Espagne entre 1808 et 1814, et l’enlisement de l’Amérique de Bush et Obama en Afghanistan. Les similitudes sont flagrantes, mais il est vrai que l’Histoire n’est plus guère enseignée dans les établissements scolaires français…
Une guerre qui ne peut pas être gagnée, sachant que les talibans ont tout leur temps, que le ressentiment contre l’occident est quasi unanimement partagé et qu’ils savent très bien que les soldats de la coalition ne resteront pas, eux, éternellement…
Le 3 mars 2009, le Premier ministre Stephen Harper, l’avouait d’ailleurs assez crûment sur l’antenne de la chaine américaine CNN : « Très franchement, nous n’arriverons jamais à battre l’insurrection. A mon avis, l’Afghanistan a toujours eu dans son histoire une insurrection d’une forme ou d’une autre. Alors ce qu’il nous faut en Afghanistan, c’est un gouvernement qui soit capable de gérer cette insurrection ».
C’est bien là en effet tout le problème Karzaï n’en a pas le profil, pas grand monde à dire vrai parmi les amis de Washington …