«Et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique, et de me dire, enfant de la Guadeloupe, je ne suis pas capable d’apporter quelque chose à mon pays, mais à quoi je sers?». Mme Penchard semble donc oublier que « son pays » c’est la France, qu’elle est ministre de la République et pas uniquement la Guadeloupe…
Cette déclaration a suscité l’émoi, notamment celui du PS qui a exigé la «démission immédiate» du ministre, socialistes dont l’indignation prête à sourire quand on connaît la propension de la gauche à se vautrer dans tous les clientélismes électoraux, communautaires, ethniques et religieux.
L’UMP bien sûr n’est pas en reste, comme l’atteste la présence sur la liste parisienne du parti sarkozyste, derrière Chantal Jouanno, de Patrick Karam, « délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer ». Guadeloupéen, lui aussi, M. Karam assure que les 600 000 ultra-marins franciliens, « votent à gauche aujourd’hui à 80% » et que sa présence pourrait donc permettre à la majorité présidentielle d’en récupérer une partie.
Pour se faire, Patrick Karam dispose selon ses amis de l’UMP d’un atout essentiel, puisque ce monsieur, qui avait appelé à voter Sarkozy en 2007, se dit « de sensibilité d’extrême-gauche ». Un extrémiste de gauche en numéro deux sur une liste UMP, ça ne peut bien évidemment choquer que les « ringards », les « has been », tout ceux qui se définissent comme appartenant à la droite de conviction.
A se demander parfois si l’UMP n’a pas fait une croix définitive sur cette frange de l’électorat…du moins dans les grands centres urbains.