Nicolas Sarkozy poursuit l’ouverture à gauche avec l’annonce de la nomination du député PS Didier Migaud, député socialiste depuis plus de 20 ans, à la tête de la Cour des comptes et de Michel Charasse au Conseil constitutionnel. Lors de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2007, M. Charasse avait reçu chaleureusement, dans sa mairie, l’actuel président de la République.
Suspendu du Parti socialiste en avril 2008 pour avoir soutenu un candidat dissident à la présidence du conseil général du Puy-de-Dôme, le sénateur Charasse siège désormais au sein du groupe radical de gauche (RDSE) au sénat. Membre, notamment comme le Secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand, de la secte du Grand Orient –il refusa de rentrer dans l’église où avait lieu les obsèques d’un policier tué par des truands lorsqu’il était ministre en 1992, restant également sur le parvis lors des obsèques de François Mitterrand- il fut néanmoins l’auteur de l’amendement de l’article 89 de la loi n° 2004 809 favorisant l’école privée.
Sarkozy et Charasse ont en tout cas un certain nombre de points communs. Si « notre » Président de la République » a réussi sans problème à augmenter de manière mirobolante son salaire de Chef d’Etat, le sénateur Michel Charasse fut à l’origine d’un amendement du collectif budgétaire en 2002 destiné à augmenter les émoluments des ministres.
Il est aussi un adepte de l’intimidation et du « parler gras », estimant « qu’il parle peuple ». Ministre du Budget en 1988, il insulta en octobre de cette même année des journalistes de feu La Cinq, les traitant de « petites salopes » et les menaçant d’un contrôle fiscal. Allant plus loin que le « kärcher », M. Charasse a aussi défrayé la chronique avec cette phrase prononcée à propos d’un meeting du PS au Zénith en mars 1986 et citée par le quotidien Libération le 22 septembre 1988 : « je me suis tiré, c’était plein de nègres et d’arabes ».
Sarkozy aime brouiller les pistes, avec Charasse il est servi.