Evoquant la situation de l’Espagne de Zapatero –qui exerce pour six mois la présidente tournante de l’Union européenne- Rivarol pointait la semaine dernière que Madrid était considéré encore comme un modèle il ya trois ans, « créant à elle seule un quart des emplois européens, pour la plupart dans le bâtiment », sur fond d’immigration à tout crin.
Aujourd’hui, « l’Espagne est le pays qui a perdu dans la crise le plus de richesses et d’emplois. Le Premier ministre n’a rien vu venir : ni l’explosion de la bulle immobilière, racine de béton du développement local, ni la crise financière mondiale ( …). En deux ans, l’Espagne a cumulé à elle seule 60 % des licenciements recensés dans l’Union. Le Produit Intérieur Brut s’est effondré et le travail au noir couvre 20 % ou plus de ce qui reste d’une richesse envolée ».
Cela n’empêche pas M. Zapatero, relève pour sa part Jean-Gilles Malliarkis dans son bulletin l’Insolent, de s’autoriser « à parler au nom de l’Europe ». « Les naïfs croyaient la présidence tournante de l’Union abolie par le traité de Lisbonne. Pour lui être agréable, on a accepté de maintenir cette fiction en sa faveur. De la sorte, il a proclamé, recevant son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan le 22 février une nouvelle avancée des négociations d’adhésion de la Turquie, ouvrant le « plus grand nombre de chapitres » thématiques de discussions en vue de son intégration ».
Turquie dont on peur douter de la stabilité politique puisque le lendemain de cette déclaration, on procédait à Ankara, à Istanbul, à Bursa et à Izmir, à l’arrestation d’une cinquantaine d’officiers, dont 11 importants généraux à la retraite, soupçonnés d’un complot pour renverser le parti islamiste au pouvoir qui les faveurs de Bruxelles.
Pas de quoi ébranler Zapatero qui a affirmé que « L’Espagne est fermement partisane de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Nous avons toujours maintenu fermement cette position. C’est le cas aujourd’hui et ce le sera demain ».
Des propos qui ont au moins le mérite de la franchise, laquelle n’est pas la qualité première des dirigeants de l’UMPS et du Président de la République qui poursuivent plus ou moins discrètement les négociations d’adhésion à l’Europe de ce pays asiatique et musulman.