Un désaveu bien évidemment enregistré par les potentats locaux de l’UMP, à l’image du piètre Thierry Mariani en PACA. Pourtant peu connu pour son audace, ce dernier s’est plaint lors du talk orange-Le Figaro de l’effet électoralement catastrophique, sur le peuple de droite, engendré par ce nouveau clin d’œil de Sarkozy à la gauche. Reprenant la formule de Patrick Devedjian il a estimé qu’il serait peut être opportun « que l’ouverture aille jusqu’aux sarkozystes ». Des sarkozystes comme Fadela Amara ou Eric Besson ?
« La vérité, comme le soulignait hier Eric Zemmour sur RTL, « c’est qu’il n’y a plus de différence idéologique majeure entre la droite et la gauche ». Cette collusion de la droite et de la gauche mondialistes est une constante. Et pour prendre un exemple d’actualité en cette période électorale, n’oublions pas que l’UMP a préféré, en 1998 et 2004, donner les clefs des régions aux socialo-communistes plutôt que d’accepter de traiter avec le FN, comme le rappelait encore Bruno Gollnisch cette semaine sur l’antenne de France 3 Centre.
La colère du sympathisant de base de l’UMP éclate aussi dans le cadre de l’affaire Ali Soumaré, les dirigeants sarkozystes achevant de se ridiculiser en se battant la poitrine pour avoir accusé ce candidat socialiste du Val d’Oise d’être un «délinquant multirécidiviste chevronné» sur la base de documents qui se sont révélés partiellement vrais.
Autre sujet d’inquiétude pour la majorité présidentielle, évoqué aujourd’hui par Le Figaro, l’étude réalisée par l’institut de sondages Ifop, démontrant que Nicolas Sarkozy perd du terrain auprès des agriculteurs.
« Certes Nicolas Sarkozy bénéficie encore de 47 % de bonnes opinions chez les agriculteurs, quand il n’en recueille plus que 29 % chez les ouvriers. En un an, sa popularité a décroché dans le monde agricole, passant de 56 à 47 % ». «Un décrochage sévère, supérieur à celui qu’il a connu dans le reste de la population», note Jérôme Fourquet, directeur adjoint de l’Ifop. « En clair : ni les discours, ni les visites, ni les promesses de financement faites par Nicolas Sarkozy, notamment lors de son déplacement dans le Jura à la fin 2009, n’ont eu le moindre effet sur une population qui subit de plein fouet les crises agricoles ».
Interrogé par le quotidien, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire est bien obligé d’admettre que «Les agriculteurs ont perdu en moyenne 30 % de leurs revenus en 2009. Il existe chez eux un profond désarroi ». Mais « Ils savent qu’on les défend » affirme le successeur de Michel Barnier. Avec un culot assez sidérant quand on sait le peu de marge de manœuvre et de décision que conserve l’Etat français qui s’est volontairement soumis au bon vouloir de l’Europe de Bruxelles.
De manière assez pathétique d’ailleurs, M. Le Maire le confesse : «On a repris le leadership agricole en Europe», se félicite-t-il de manière incroyable, « pas mécontent que le portefeuille européen à la commission de Bruxelles ait échappé à un Anglo-Saxon au profit d’un Roumain ». « Diplomate de métier, Le Maire fait le pari que sa future loi d’orientation agricole et le travail de lobbying mené au niveau européen vont finir par payer. En clair que la logique de régulation l’emportera sur ceux – les Anglais – qui réclament un démantèlement total de la politique agricole commune ».
Bref, l’aveu que le sort de l’agriculture française, de notre indépendance alimentaire, se joue à pile ou face, sur un « pari », qu’elle est soumise au bon vouloir d’une entité supranationale et au jeu des alliances de circonstances. Décidemment cette « droite » là n’a vraiment rien à envier à la gauche.