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PAC : l’échéance de 2013

En cette période de Salon de l’Agriculture, les promesses gouvernementales pleuvent sur le monde paysan. Dans le registre des propos lénifiants, l’actuel ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, tient logiquement la corde ne ménageant pas sa salive à deux petites semaines du premier tour élections régionales.

Dans les faits, les politiciens UMP n’ont qu’une ambition : transformer les paysans en jardiniers. Sarkozystes bien placés pour savoir que la politique de Bruxelles porte une lourde responsabilité dans la ruine de notre agriculture, pour ne rien dire de la destruction de pans entiers de notre industrie. Voir à ce sujet le cas emblématique de la fermeture de l’usine Siemens de Saint-Chamond évoqué par le dernier communiqué des élus FN de Rhône-Alpes.

Sur les 19 milliards d’euros donnés chaque année à l’Union européenne par l’Etat français, les technocrates bruxellois en rétrocèdent 12,5 milliards à notre pays, principalement au titre de la Politique agricole commune -les fausses largesses de l’Europe coûtent donc en réalité 6,5 milliards d’euros aux contribuables français !

Partisans du OUI au referendum sur la constitution européenne, finalement adoptée au mépris du choix du peuple souverain, les dirigeants de l’UMP n’ignorent pas non plus que 2013 sonnera la fin des primes de compensations pour nos agriculteurs, la mort de notre agriculture. Le traité européen a ainsi supprimé la règle de l’unanimité, remplacé par le vote à la majorité qualifiée. Concrètement, un Etat ne pourra plus opposer son droit de veto à une décision qu’il estime contraire à ses intérêts. Ainsi les Français ne pourront plus s’opposer à la suppression de la politique agricole commune (PAC), voulue désormais par une majorité des 27 pays membres.

Questionné par l’Afp le jour de l’ouverture du Salon de l’agriculture, Jean-Christophe Bureau, professeur d’économie à Agro Paris Tech, explique qu’ «il y a un ensemble de pays traditionnellement hostiles à la PAC ». « La bagarre (entre Européens au sujet de la réforme de la PAC) va être encore plus forte qu’en 2005 lorsqu’il s’agissait de travailler sur les perspectives financières 2006-2013. La PAC c’est environ 30% du budget européen, auxquels s’ajoute le développement rural; l’ensemble fait 40 à 45%. Il y a beaucoup de convoitise autour de ces budgets (…). Il y aura donc sans doute un clash, sachant que le Royaume-Uni a tout un tas d’armes dans sa manche, notamment les rabais britanniques qu’avait négociés Margaret Thatcher : ils souhaitent échanger la fin de ce rabais contre la fin de la PAC, ça leur donne un poids très important (…) ».

« La PAC, poursuit-il, c’était assez simple quand on avait six pays, avec des agricultures très familiales, mais maintenant on a de très grandes fermes en Europe de l’Est, on en a de très petites ailleurs, les intérêts sont très divergents ». Ce qui n’est pas de nature à rassurer les agriculteurs français à l’heure où 80% d’entre eux ont été déficitaires en 2009.

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