Monsieur le Président, mes chers collègues,
Nous avons voté en faveur des rapports de M. Böge sur la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en pensant avant tout aux salariés qui perdent leur emploi. Mais aussi avec un certain malaise.
Car à vrai dire, ce fonds est un emplâtre sur une jambe de bois face à l’ampleur des conséquences sociales de votre politique irresponsable d’ultra-échangisme. Il donne parfois l’impression, bien que vous vous en défendiez, de financer avec l’argent du contribuable européen les politiques de délocalisations ou de restructuration des grandes entreprises, en même temps qu’il permet à bon compte à l’Europe de Bruxelles de se dire « solidaire » des chômeurs qu’elle fabrique.
Autre raison de notre malaise : les seuils requis pour bénéficier de ce fonds, notamment en termes de nombre de licenciements. Car ce sont avant tout et à nouveau, sauf cas exceptionnel, les très grandes entreprises qui en bénéficient.
Comme si les salariés des moyennes, petites et très petites entreprises, les petits patrons qui mettent la clef sous la porte, étaient une fois de plus les grands oubliés des politiques économiques et sociales.