Mardi, le Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a infligé à Canal plus une « mise en demeure » estimant que les propos de M. Zemmour « contreviennent à la convention d’autorisation d’émettre de la chaîne », convention qui précise que les réflexions tenues à l’antenne « ne doivent pas encourager des comportements discriminatoires, ni contrevenir aux valeurs d’intégration et de solidarité qui sont ceux de la République ».
Eric Zemmour a reçu d’autre part une convocation du Figaro pour un entretien préalable à son licenciement, entretien qui aura lieu lundi 29 mars. La décision a été prise par Etienne Mougeotte, directeur des rédactions du groupe Le Figaro. Proche du pouvoir sarkozyste, M. Mougeotte dit-on, n’apprécierait ni la liberté de ton du journaliste ni le succès rencontré par ce dernier en dehors des colonnes du Figaro… Bien évidemment un groupuscule communautariste très médiatisé comme le Conseil représentatif des associations noires (Cran) s’est engouffré dans la brèche en saluant la « fermeté » du Figaro et en appelant « les autres employeurs réguliers de Monsieur Zemmour à réagir… ».
La Licra présidée par Alain Jakubowicz a de son côté finalement renoncé à porter plainte et un débat entre le journaliste et le président de ce groupe de pression devrait se tenir ce jeudi sur BFM-TV. M. Zemmour a envoyé une lettre à la Licra, non pas de repentance, comme l’a indiqué Le Parisien, mais de mise au point, publié dans Marianne.
« Ma volonté n’a jamais été de stigmatiser les Noirs et les Arabes comme des délinquants, écrit notamment le polémiste dans sa (longue) lettre. Mais si cette phrase sortie de son contexte a pu heurter, je le regrette.» Quant au fond de la polémique, le taux très élevé de jeunes issus de l’immigration originaire du continent africain chez les délinquants, M Zemmour cite ses sources :
« Il y a quelques années, une enquête commandée par le ministère de la justice, pour évaluer le nombre d’imams nécessaires, évaluait le pourcentage de «musulmans dans les prisons» entre 70 et 80%. En 2004, l’islamologue Farhad Khosrokhavar, dans un livre «L’islam dans les prisons ( Balland) confirmait ce chiffre. En 2007, dans un article du Point, qui avait eu accès aux synthèses de la Direction Centrale de la Sécurité Publique ( DCSP) et de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) on évaluait entre 60 et 70% des suspects répertoriés issus de l’immigration. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la direction centrale des RG relevait que 85% de leurs auteurs sont d’origine maghrébine. Dans un article du Monde, du 16 mars 2010, les rapports des RG sur les bandes violentes, établissaient que 87% étaient de nationalité française; 67% d’origine maghrébine et 17% d’origine africaine. La «plupart» est donc, au regard de ces chiffres, le mot qui convient. […]Il existe aujourd’hui une ambiance délétère dans le débat démocratique français. »
Sur RTL, Elisabeth Lévy a bien résumé l’attitude de nombreux membres de la corporation journalistique à l’égard de son confrère : « Ces procureurs aux tout petits pieds emmenés par de supposés humoristes aussi indéboulonnables qu’ils se croient rebelles, adorent l’impertinence. Ils devraient être ravis qu’on les choque, mais non. Ils aiment la diversité en tout point, sauf pour les opinions et adorent la liberté de penser, à l’unique condition qu’on pense comme eux. Il faut les comprendre, les pauvres. Toute expression d’une divergence leur rappelle les heures les plus sombres de notre histoire ».