Se rappelant finalement que Le Figaro n’est pas épargné par la crise de la presse et qu’il est encore lu un par celles et ceux qui se reconnaissent dans « la droite de conviction », M. Mougeotte s’est finalement saisie des « excuses » de M. Zemmour, dans sa missive envoyée à la Licra et publiée par Marianne, pour revenir sur sa décision de départ. « Nous prenons acte que vous n’avez jamais eu l’intention de stigmatiser certains de nos compatriotes (…). Du fait de ces mises au point, nous n’avons donc plus de raison de vous convoquer pour un entretien. Notre réunion du lundi 29 mars est donc annulée », indique la lettre envoyée à M. Zemmour qui est signée notamment par le directeur des publications du Figaro.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, et comme l’a précisé l’avocat d’Eric Zemmour, la Licra et SOS racisme qui avaient annoncé leur intention de porter plainte ne l’on toujours pas fait. Il existe en l’espèce une vraie crainte des officines en question que cette affaire mette crûment en lumière les méthodes répressives utilisées pour bâillonner ceux qui refusent de parler la langue de coton, d’autant que la réflexion de M. Zemmour, née de l’observation d’une évidence, est partagée par une grande majorité de Français. « Un procès pour racisme le renforcerait (Zemmour, NDA) encore dans sa posture » a ainsi avoué Philippe Gavi, ex-fondateur de Libération et auteur du récent « Peut-on tout dire ? » », interrogé par l’AFP sur la polémique.
Mais c’est désormais au tour Philippe Bilger, avocat général à la cour d’appel de Paris, d être dans le collimateur. Il a ainsi été convoqué chez le procureur général de Paris, François Falletti, après avoir, sur son blog validé les propos d’Eric Zemmour. Dans un billet posté le 17 mars, l’avocat général écrit: « je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce fait, la justesse de cette intuition qui, aujourd’hui, confirment un mouvement né il y a quelques années ». Outrée, Michèle Alliot-Marie, le garde des Sceaux, a rappelé jeudi M. Bilger à son « devoir de réserve ».
Ce constat, confirmé en « off » par les magistrats et les policiers, l’est aussi sur le blog de Maître Eolas (repris sur le site fdesouche) : « Je pense en effet que les deux tiers des prévenus à une audience ordinaire sont typés noirs ou maghrébins (ce qui ne les empêche pas d’être le plus souvent français). (…) Mais il demeure ce fait : en région parisienne et dans les grandes villes, la population noire et maghrébine se taille la part du lion dans le box des prévenus, avec les gitans pour les juridictions du sud de la France. Aucune statistique fiable n’existe, puisque tout traitement de données sur des bases ethniques est interdit comme contraire à la Constitution ».