Le Conseil d’Etat, à qui le Premier ministre avait demandé fin janvier de proposer des « solutions juridiques »pour permettre au gouvernement de déposer un projet de loi sur le voile intégral, a donc écarté une interdiction « générale et absolue » jugeant qu’elle « ne pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable ». Seule l’obligation de maintenir le visage à découvert peut être justifiée, « soit dans certains lieux, soit pour effectuer certaines démarches », par des motifs de « sécurité publique et lutte contre la fraude, renforcées par les exigences propres à certains services publics ».
Le député UMP Jean Leonetti, a assuré que son groupe est « déterminé » à ne pas suivre l’avis du Conseil d’Etat. « L’interdiction, elle est totale ou elle est incompréhensible », a-t-il jugé. Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, s’est lui félicité des conclusions du Conseil d’Etat : « Cette analyse a le mérite, sur un sujet d’une extrême complexité, de proposer des solutions équilibrées et opérationnelles », poursuit M. Delanoë. Certes, indique-t-il, « le port du voile intégral constitue bien entendu une atteinte insupportable à la dignité de la femme. Mais pour lutter efficacement contre ce phénomène – heureusement minoritaire – il est illusoire de ne s’appuyer que sur les textes ». Il faut donc également « agir sur des leviers essentiels qui s’appellent pédagogie, culture et sens de la civilisation ».
Un dialogue de sourds en perspective puisque les femmes arborant la burqa, et qui n’y sont pas toutes contraintes par leurs époux et leur entourage, évoquent justement elles aussi des justifications culturelles, religieuses et civilisationnelles face à un monde occidental jugé, pas toujours sans raison, comme « décadent »…
Nous l’avons souvent répété, cette question du voile, pour emblématique quelle soit, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, et offre l’occasion aux tartufes qui nous dirigent d’une belle opération de diversion. Ces mêmes députés de la majorité présidentielle (ou de la gauche du Système) qui bombent aujourd’hui le torse face au Conseil d’Etat, sont ceux qui encouragent la construction de mosquées cathédrales dans leurs communes ou leurs circonscriptions, refusent de revenir sur le droit du sol et sur le regroupement familial. Bref d’inverser les flux migratoires, de mettre un terme à une immigration de peuplement qui nourrit mécaniquement les revendications islamiques.
Cette montée en puissance de l’islam, religion vécue comme un marqueur identitaire par beaucoup de jeunes issus de l’immigration arabo-musulmane, prospère sur l’effondrement du modèle national, des valeurs qui ont structuré nos sociétés, remplacées aujourd’hui par la « religion des droits de l’homme » et du « bonheur couché », la mauvaise conscience et l’ethno masochisme.
Comment ne pas voir que l’assimilation, autant que faire se peut, des jeunes immigré(e)s passe obligatoirement par la fierté retrouvée d’être français ? A cette fin il est impératif de rompre, comme Bruno Gollnisch l’a réaffirmé dans son discours prononcé vendredi dernier lors de l’assemblée plénière du Conseil régional de Rhône-Alpes, « avec les repentances à répétition, la culpabilisation constante du peuple français, l’abrutissement délibéré de sa jeunesse, l’esprit de sarcasme ou de résignation ».
C’est en redevenant une nation libre, souveraine, « enracinant sa modernité dans la tradition », portant haut et fort le génie de sa civilisation, que la France sera de nouveau respectée et aimée. A l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières…