Dimanche dernier, le journaliste et essayiste Eric Zemmour a réaffirmé qu’il ne regrettait pas sa phrase qui avait fait polémique lors de l’émission de Thierry Ardisson le 6 mars dernier (« Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait ») et qu’il ne s’agissait pas d’un « dérapage ». Pour avoir validé ses propos et apporté son soutien implicite à M. Zemmour sur son blog, l’avocat général Philippe a été convoqué vendredi dernier par le procureur général de Paris, François Falletti. « Michèle Alliot-Marie a été informée de la teneur de la discussion » a indiqué porte-parole de la Chancellerie, Guillaume Didier, lequel a précisé qu’ « il n’y aura pas d’autres suites que cet entretien ». Une convocation qui « a permis de rappeler à l’avocat général les obligations liées à son statut et à sa fonction », a-t-il ajouté.
Lundi, lors d’un déjeuner de presse avec l’Association des journalistes médias (AJM), le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a pratiqué l’amalgame en estimant qu’Eric Zemmour et Stéphane Guillon (voir notre article en date du 29 mars) faisaient tous les deux du « délit de faciès ». « Je n’arrive pas à écouter Guillon, je n’arrive pas à regarder Zemmour », a expliqué le délicat Frédéric, qui a tout de même eu la décence de ne pas se féliciter des poursuites judiciaires entamées contre ce dernier…
SOS racisme a transmis hier à Eric Zemmour une citation à comparaître le 29 juin prochain devant la justice pour les propos cités plus haut. Ce pseudopode du PS est en effet bien décidé à ne pas lâcher cette (juteuse) affaire qui lui permet une nouvelle fois de bénéficier d’une visibilité médiatique inversement proportionnelle à son audience réelle. Le chroniqueur « aura à répondre des délits de diffamation à caractère racial et d’incitation à la haine raciale », a précisé l’officine dirigée par Dominique Sopo.
En attendant les guerres entre bandes de « trafiquants » ont fait en 2009 13 morts et 185 blessés graves, a déclaré le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, dans un entretien publié dans Le Figaro ce mercredi. « Mes services ont identifié 511 bandes. Je refuse que le phénomène des bandes, qui concerne dans 80% des cas l’Ile-de-France, s’étende sur le reste du territoire » a-t-il indiqué.
« Si l’on ne combat pas ce fléau, non seulement il ne régressera pas comme j’en ai fixé l’objectif, mais il se propagera dans les cinq prochaines années », poursuit-il, affirmant que « le combat contre les bandes » fait partie de ses « trois axes prioritaires » pour 2010 avec la protection des personnes vulnérables et la lutte contre les trafiquants de drogue –contrôle du marché des stupéfiants qui est au cœur justement des conflits entre bandes.
Si le constat de la situation auquel se livre M. Hortefeux est exact, avec l’aveu en filigrane de l’impuissance du gouvernement à juguler l’insécurité, on s’étonnera d’autant plus de la suppression annoncée de plusieurs milliers de postes de policiers et gendarmes dans les mois à venir. Et ce, alors que l’augmentation de la délinquance, notamment dans ses manifestations les plus violentes, les atteintes aux personnes et aux biens, notamment les cambriolages, n’ont cessé d’augmenter depuis 2007 sur tout le territoire. Et ce n’est pas l’annonce faite par le ministre vendredi dernier de l’embauche d’ici début 2011 de 1500 « adjoints de sécurité » (ADS), dont 375 pour l’Ile-de-France, qui sera suffisant pour inverser le phénomène. N’en déplaisent aux pontes de l’UMP…et de SOS racisme.