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Hortefeux et sa « task force » : un écran de fumée ?

Conséquence directe de la volonté du gouvernement de réduire l’influence du FN, le thème de la lutte contre l’insécurité est une constante  de la communication gouvernementale. Plus le vote FN est fort, plus l’UMP au pouvoir est contraint de prendre en compte les aspirations de nos compatriotes dans ce domaine. Une  preuve supplémentaire soit dit en passant,  de l’utilité du glisser dans l’urne un bulletin orné de la flamme tricolore, même si la majorité présidentielle, handicapée qu’elle est par son refus idéologique de s’attaquer aux causes de la délinquance, en est réduite à tenter de limiter à la marge sa capacité de nuisance. Au lendemain du retour en force  de l’opposition nationale dans le paysage politique, le chef de l’Etat et le  ministre de l’Intérieur ont  multiplié mâles   déclarations et propositions.

 

Brice Hortefeux a ainsi  annoncé mercredi   une extension de la  vidéosurveillance et la création d’une task force, « le développement de patrouilles polyvalentes métro/RER/train/bus pour leur donner la même mobilité que celle des délinquants », dans le cadre d’un «  plan national de sécurisation des transports ». Le langage se veut martial puisque il s’agirait de mener une véritable « guerre » contre l’insécurité…


Symboliquement, Le ministre a fait cette annonce à Houilles (Yvelines), après avoir emprunté la ligne SNCF Mantes-La-Jolie/Paris Saint-Lazare, où le 13 mars dernier  une dizaine de « jeunes » avaient violemment  agressé sept contrôleurs, blessant l’un d’eux d’un coup de couteau à la main.  Réponse indirecte de la racaille, dans le département voisin de Seine-Saint-Denis, quelques heures seulement  après les déclarations de M. Hortefeux,  trois nouveaux bus ont été très sérieusement endommagés par des jets de pierre à Tremblay-en-France. L’un des bus était pourtant précédé d’un véhicule de police, selon les dispositions prises suite à la visite de Brice Hortefeux et  ils circulaient sur la ligne 15, à l’endroit même ou un  bus avait été incendié par des « jeunes » il ya quinze jours…

Les annonces du ministre ont été accueillies avec prudence, pour ne pas dire avec circonspection par les policiers. Le premier syndicat de gardiens de la paix, Unité-police/SGP,  a déclaré le même jour dans un communiqué  prendre acte des propos de M. Hortefeux, mais a posé « la question qui fâche » : « Si la mise en place de patrouilles polyvalentes peut-être une bonne chose, Unité SGP Police FO s’interroge sur la manière et avec quels effectifs elles seront faites » , « Seules des créations de postes de policiers pourront répondre à l’attente et au besoin de sécurité de nos concitoyens ».

C’est là en effet le nœud du problème, puisque les ambitions affichées par le gouvernement en matière de lutte cotre la délinquance se heurtent non seulement au refus affiché d’augmenter les effectifs des forces de l’ordre sur le terrain, mais  pire,  à une baisse extrêmement sensible  du nombre de policiers et de gendarmes.

La loi sur la sécurité intérieure, dite Loppsi 2 débattue ces derniers mois  relève ainsi  pour beaucoup de l’écran de fumée et vise principalement  à masquer la suppression de  9000 postes de policiers et de gendarmes  d’ici  2011. Certes,   nous verrons à l’usage si  les caméras et les équipes mobiles vantées par Brice Hortefeux  suffisent à enrayer l’insécurité dans les transports. Mais  ce n’est pas ce dispositif qui permettra de mettre un frein à une insécurité qui n’épargne désormais aucune portion du territoire français. Les nombreux  témoignages recueillis, les confidences que nous   ont été faites notamment par les gendarmes sur la situation en zone rurale, sont particulièrement inquiétants pour la sécurité des biens et des personnes.

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