M. Hortefeux s’est félicité, non pas d’une décrue des violences, mais d’une légère augmentation de celle-ci de « 1,24% », ce qui, en langage gouvernemental, est appelé une « stabilisation », avant d’avancer des chiffres « encourageants » en matière de lutte contre les « bandes » et « les cambriolages ».
Au-delà du satisfecit du ministre de l’Intérieur, il est à noter que même l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), supervisé par Alain Bauer, ne manifeste pas le même optimisme. Selon son bilan mensuel sur les « douze mois glissants » publié hier, le nombre de violences contre les personnes (456 636) a augmenté de 1,86%, les violences crapuleuses (113.873) de 5,20%, les non crapuleuses (240.096) de 1,57%, les cambriolages de 2,30%…
Le ministre de l’Intérieur fait également la une de l’actualité politique ce vendredi, le tribunal correctionnel de Paris examinant la plainte pour « injure raciale » déposée à son encontre par le Mrap. Sont visés ici les propos adressés en septembre par le ministre à un jeune militant sarkozyste d’origine algérienne lors d’un campus de l’UMP dans les Landes. « Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes », avait-il déclaré sur le ton de la plaisanterie. Mais l’humour, on le sait, n’est pas le fort du Mrap.
Une petite phrase, prononcée quelques mois avant les régionales, que d’autres ont analysé non comme « un dérapage » mais comme un clin d’œil assez grossier à la frange droitière de l’électorat UMP pour faire passer la pilule de son très médiocre bilan, notamment en matière d’immigration.