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On n’arrête pas le progrès ?

L’éruption en Islande  du volcan au sommet du glacier Eyjafjallajokull  pèsera lourdement sur la santé financière des compagnies aériennes européennes, selon l’estimation de  l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).  Il est  établi que les dommages infligés au trafic aérien mondial dépassent, «en termes de vols annulés et d’inconvénients causés aux aéroports», ceux subis après les attentats du 11 septembre 2001, jusqu’ici référence ultime du   pire blocage de l’histoire du transport aérien.

Cet  épisode éruptif nous rappelle  la puissance de la nature et la fragilité de nos sociétés « avancées » et modernes, qui ont été forgées par l’esprit prométhéen,  la volonté de domestiquer, de  contrôler la nature,  consubstantielle à notre civilisation  européenne. A côté des œuvres de l’esprit, littéraires et artistiques, du souci de la justice, du sens du bien commun, de la dignité de la personne et de la famille, les Européens ont apporté  au monde tout au long de l’histoire  des connaissances et des   progrès scientifiques  sans commune mesure avec les apports des autres civilisations.

Pour autant doit-on s’extasier du « progrès » quand celui-ci conduit, comme l’indiquait vendredi un article du Parisien à « utiliser l’extraordinaire pouvoir régénérant des cellules de foetus humain pour lutter contre… les rides ». « Fabriquée en Suisse et lancée il y a quelques mois en toute discrétion aux Etats-Unis, Neocutis, la première crème antirides à base de foetus humains, est depuis quelques jours au centre d’une grosse polémique ».

« Les précieuses cellules est-il indiqué  ont en effet été obtenues à la suite d’un avortement, et  si ce produit n’est pas autorisé à la vente en Europe, on peut facilement se le procurer via le Web ». « C’est au sein du service de gynécologie-obstétrique et génétique du CHU de Lausanne (Suisse) que cette crème a été élaborée « Il se trouve qu’une patiente qui avait avorté nous a fait don de quelques cellules de peau de son foetus, explique Frédéric Koehn, le fabricant de Neocutis ».

« Afin de développer leur découverte, les chercheurs décident ensuite de s’associer à un laboratoire privé, Neocutis, et l’autorisent à commercialiser, uniquement aux Etats-Unis et en passant par le corps médical, la première crème antirides à base de cellules fœtales ». « Les dermatos la conseillent aux patients qui ont suivi des traitements qui leur ont desséché la peau ou à ceux qui cherchent un antirides. Nous proposons différentes concentrations pour des usages divers», souligne M Koehn.

De son côté, indique cet article, «   le généticien Axel Kahn n’est pas choqué par ce nouveau produit. « Avant qu’il ne soit interdit dans les années 1990 en France en raison de possibles transmissions de virus, l’industrie cosmétique a longtemps utilisé du placenta humain, considéré comme un déchet opératoire et récupéré dans les hôpitaux. Les cellules de foetus ou de placenta n’ont rien à voir avec les cellules souches embryonnaires. Ces dernières, qui sont issues d’un être humain en puissance, sont au centre d’un enjeu éthique, contrairement aux autres. »

L’ « enjeu éthique » en question  étant donc  de savoir, au-delà même de toutes considérations religieuses,  s’il est possible, normal, sain et envisageable  de se tartiner le visage avec un bébé mort par avortement pour paraître 59 ans quand on en a 64… Bruno Gollnisch le soulignait également dimanche soir,  notre pays subit de plein fouet, à l’instar d’ailleurs des autres pays européens, les conséquences d’une terrible décadence morale, le vice-président du FN évoquant incidemment   l’importance cruciale d’une politique d’accueil de la vie.

Un vœu à mettre en parallèle avec l’idée développée par    Dominique Venner selon laquelle  notre civilisation  est la seule dont les crimes et les fautes ne furent jamais le fruit de ses principes, mais la conséquence de leur trahison. Un sujet de méditation pour les businessmen de Neocutis ?

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