Une élection sans réel enjeu, analyse la Fondation Robert Schuman, puisque « la victoire de Heinz Fischer, chef de l’Etat sortant, était assurée depuis le début de la campagne électorale ». Ainsi, « la participation accuse une très forte baisse, s’établissant à 49,17% (- 22,23 points par rapport à la précédente élection présidentielle du 25 avril 2004) et ce en dépit du vote pour la première fois à ce scrutin des jeunes à partir de 16 ans ».
.En effet face au social-démocrate Heinz Fischer, réélu avec 78,94% des suffrages, et « pour la première fois dans l’histoire de la République autrichienne, le Parti populaire (ÖVP), principale formation d’opposition, avait renoncé à présenter un candidat à la magistrature suprême. Le parti avait décidé de ne soutenir aucun des trois candidats en lice mais certains de ses membres avaient cependant accordé leur soutien à Heinz Fischer ». Dans ce contexte peu mobilisateur, la candidate du FPÖ a obtenu 15,62% des voix, loin devant Rudolf Gehring, leader des « Chrétiens » (CPÖ), qui a recueilli 5,44% des suffrages.
Contrairement aux analyses de beaucoup de politologues autrichiens, ce faible taux de participation n’a donc pas profité au FPÖ, la jeunesse autrichienne notamment, qui a puissamment contribué récemment aux succès électoraux de cette formation, ne s’étant pas déplacée en masse.
Juste après l’annonce de ce résultat, Mme Rosenkranz qui a été la cible d’une brutale offensive politico-médiatique tout au long de la campagne, a pointé le fait qu’elle avait été « victime, avec sa famille, d’une chasse aux sorcières ». Le FPÖ n’en reste pas moins sur la pente ascendante : il avait obtenu en juin 2008 à l’occasion des élections au parlement de la région du Tyrol 12,7% des suffrages, -contre 8% en 2003- et malgré alors la concurrence du défunt BZö de Jörg Haider, 13,4 % des voix aux élections européennes de juin 2009 -6,31 % des voix. en 2004.