Avec le militant du Tabligh Lies Hebbadj, conjoint de la femme verbalisée pour conduite en niqab, l’UMP tient son affaire médiatique qui lui permet tranquillement de focaliser l’attention de l’opinion sur un point de détail du drame de l’immigration. Autant dire qu’il s’agit d’exploiter ce cas d’école à fond et en bon petit soldat, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux ne s’en prive pas. En « accord avec le Premier ministre, a-t-il déclaré devant l’Assemblée nationale, j’ai décidé de ne rien céder au politiquement correct », « cette affaire ira jusqu’à son terme ». M. Hortefeux a affirmé également que le père de la femme en niqab par laquelle ce scandale a éclaté avait contacté la gendarmerie pour des violences présumées sur sa fille.
Pour le secrétaire d’Etat à la Ville, Fadela Amara, Lies Hebbadj « n’est pas de fait juridiquement polygame mais il l’est officieusement grâce à un imam qui a détourné la loi » en acceptant de le marier selon les préceptes coraniques sans avoir vérifié s’il n’était pas déjà marié civilement. Enfin, concernant les soupçons de fraude sociale, « une source administrative informée » a indiqué à l’AFP que « Lies Hebbadj et sa famille légale ont fait l’objet d’un contrôle de la Caisse d’allocations familiales en février et leur situation était conforme aux déclarations ». Les Français seront ravis d’apprendre que cette famille nombreuse et parfaitement assimilée, cela va sans dire, ne va pas au-delà des largesses financières accordées par l’Etat français avec leurs impôts…
Lors d’une conférence de presse tenue à Grenoble hier, Bruno Gollnisch a relevé que le traitement de cette affaire Lies Hebbadj par le gouvernement ne traduit pas « la volonté de résoudre le problème au fond ». Pour se faire, « il faudrait couper les pompes aspirantes de l’immigration, c’est-à-dire qu’il faudrait instaurer la préférence nationale ». Le vice-président du FN, rappelant avoir dénoncé la polygamie depuis plus de vingt ans, s’est dit favorable à la déchéance de la nationalité de ce militant islamiste. Il a rappelé plus largement la nécessité d’ « une réforme du code de la nationalité permettant de ne donner la nationalité qu’à des gens qui la sollicitent, qui résilient leur ancienne nationalité et qui vivent conformément à nos lois, à nos mœurs, à nos coutumes à nos goûts ». La naturalisation c’est une faveur, ça ne doit pas être un droit absolu. La France, c’est un territoire, c’est un peuple. C’est non seulement une langue mais une culture » a-t-il souligné.
Une culture française inconciliable notamment avec le port de la burqa ou niqab, sentiment auquel s’est rallié bien tardivement Nicolas Sarkozy à la suite du retour au premier plan du FN, attesté par le résultat des élections régionales. Le Bulletin d’André Noël rappelle ainsi que le 6 juin 2009, à Caen, le chef de l’Etat affirmait : « Je suis totalement d’accord avec le discours du président Obama, y compris sur la question du voile. Dans un discours sur l’islam prononcé au Caire deux jours plus tôt, Obama avait dit qu’ il importe que les pays occidentaux évitent d’empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple en dictant ce qu’une musulmane devrait porter .
Nicolas Sarkozy ajoutait : « En France une jeune fille qui veut porter le voile peut le faire. C’est sa liberté », la France n’y mettant que « deux limites, parce que nous sommes un Etat laïque : la première, c’est qu’au guichet des administrations, les fonctionnaires ne doivent pas avoir de signe visible de leur appartenance religieuse, La « deuxième réserve » vise à s’assurer que la décision de porter le voile émane du « libre choix » des jeunes femmes musulmanes et ne soit pas imposé « par leur famille ou par leur entourage . N’était-ce pas là, pour le moins, le contraire de l’interdiction absolue ».