Comme l’a justement relevé Marine Le Pen mardi, François Fillon a de nouveau manifesté son ostracisme vis-à-vis des millions d’électeurs nationaux en écartant les dirigeants du FN de la consultation sur la réforme territoriale, en l’espèce le mode d’élection des futurs conseillers territoriaux, qui doivent siéger à partir de 2014 à la fois aux assemblées départementales et aux assemblées régionales. Réforme qui entend minorer, voire faire disparaître la représentation du FN au sein des exécutifs locaux afin de tenter de rendre nul et non avenu le vote en faveur des candidats de l’opposition patriotique.
Alors que les dirigeants du PC, du PS, des verts, du Modem et du MPF ont été reçus, le FN, a donc été délibérément écarté par le chef du gouvernement. Pour tenter de se justifier l’entourage du Premier ministre, interrogé par l’Afp, « a indiqué que ce dernier consultait les dirigeants des partis représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, c’est à dire ceux qui seront amenés à se prononcer sur la réforme électorale, ce qui exclut du coup le Front National ».
Assemblée nationale dont François Fillon entend également totalement verrouiller l’accès aux seuls partis du système puisqu’il vient d’apporter son soutien à aux propositions de loi formulées par Éric Ciotti et Christian Vanneste, lesquelles ont été signées par 200 députés, visant à rendre impossible les triangulaires au second tour des élections législatives –voir nos articles en date des 30 mars et 9 avril dernier.
Nous assistons donc à une offensive majeure dans la perspective des scrutins de 2012 visant à éradiquer autant que faire se peut la menace Front National. Mais on l’a déjà vu en politique, il arrive que le diable porte Pierre. Et cette agitation fébrile de l’Etat-major de l’UMP pour contrer autant que faire se peut la montée en puissance du FN prouve en tout cas que les spéculateurs sarkozystes et leurs agences de notation euromondialistes ont toutes les raisons de craindre une valeur FN en forte hausse…
Pendant ce temps, la gauche prépare « l’alternance ». Le député Verts Yves Cochet a déclaré mardi que son parti demanderait d’avoir 80 députés en 2012, stimant qu’il faudrait également aux côtés des « 180 ou 200 » (parlementaires) socialistes », « 20, 30 ou 40 (députés) du Front de gauche ». « Il faut un accord de gouvernement, un accord de majorité et donc un accord de circonscription avant la présidentielle », a affirmé M. Cochet