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La burqa et Paillé, « Hors-la-loi » et Luca: que demande le peuple ?

La Belgique est menacée d’implosion par la montée grandissante des tensions entre flamands et wallons. Une  crise identitaire qui s’est accélérée ces derniers mois autour de la  question des  droits linguistiques des francophones et qui s’est matérialisée par la démission du gouvernement d’Yves Leterme . Nous relevions le 23 avril dernier que la menace que fait peser sur la cohésion et l’identité  du  royaume de Belgique l’immigration de peuplement arabo-musulmane  nous apparaissait autrement plus inquiétante. Dans ce contexte, il est à relever que la Belgique est devenu hier    le premier État européen a voté  l’interdiction totale du voile intégral dans tout  l’espace public, et ce, par un vote  à l’unanimité de  la Chambre des représentants.

 

En France, nous l’évoquions encore hier sur ce blog, le principe même d’une  loi  d’interdiction du port du voile intégral, y compris dans le rue, est contestée par le Conseil d’Etat qui a évoqué dans son rapport sur cette question remis à François Fillon le 30 mars,  les risques constitutionnels posés par une prohibition  générale de la burqa. Michel Janva, sur le site Le salon beige relève  à cette occasion, la déclaration du porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé,  qui a affirmé que « le Conseil d’Etat ne détient pas la vérité. La vérité c’est le peuple français qui l’a ». Mais comme le souligne M. Janva  « quand le peuple vote non au traité constitutionnel européen, il n’a plus la vérité. Allez comprendre ».

Que faut-il comprendre  également de la montée au créneau d’un « pilier » de l’UMP en PACA,  membre du groupe d’amitié parlementaire France-Israël, le  député et vice-président du Conseil Général des Alpes-Maritimes Lionnel  Luca  contre le film algérien  « Hors-la-loi » ?  Ce film réalisé par  Rachid Bouchareb est  en compétition au Festival de Cannes qui se déroulera  du 12 au 23 mai. Cette suite d’ « Indigènes » qui avait déjà beaucoup heurté les Pieds-Noirs,    expose  «   l’histoire de trois frères, « survivants des massacres de Sétif de mai 1945 engagés pour l’indépendance de l’Algérie ». Un film à charge,  «anti-Français» estime  justement  M. Luca  qui, rapporte Le Figaro, « a saisi le secrétaire d’Etat à la Défense, Hubert Falco, pour avoir un avis du Service historique du ministère de la Défense» (SHD). SHD qui a établi  que «   le scénario est  parsemé d’erreurs et d’anachronismes » et « d’invraisemblances parfois grossières ». 

 

Ce député UMP  s’insurge également à bon droit du fait  que ce brûlot ait été  financé à hauteur de 100 000 euros par fonds de soutien à la production d’œuvres cinématographiques de la région Paca, «  le fait que la France subventionne  Hors-la-loi par des aides publiques, à hauteur de 7% du budget du film ». Lionnel Luca  a donc choisi de mêler sa voix à celle du comité  intitulé «Pour la vérité historique – Cannes 2010», qui a promis de venir à Cannes pour clamer son indignation. Nos compatriotes commencent à en avoir assez d’être obligé de mettre la main à la poche pour ceux qui les insultent.

Ce n’est pas la première fois que Lionel Luca embraye  sur des positions qui sont celles du FN,  comme lorsqu’il avait suivi  Jean-Marie Le Pen qui   s’était indigné de l’hospitalisation du président algérien Bouteflika en France juste après ses  déclarations  haineuses contre notre pays en 2005. Campant sur des positions qui sont généralement celles de la « droite de conviction », les propos de M. Luca, certainement sincères,   se heurtent cependant  à l’idéologie officielle véhiculée et mise en pratique par le parti auquel il appartient, le plus souvent à l’opposé des valeurs patriotiques. Pour une déclaration de Lionel Luca allant dans le bon sens, combien de mauvaises actions de  Valérie Pécresse, de Roselyne Bachelot, de Xavier Bertrand, d’Eric Besson  et… de Nicolas Sarkzozy ?

 

 

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