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Notre 1er mai

Malgré une situation sociale « porteuse »,   l’appel  des centrales syndicales  à une mobilisation exceptionnelle pour « défendre les retraites », les défilés du 1er mai ont été maigrichons eu égard aux moyens financiers et à la « clientèle captive » sur lesquels s’appuient les syndicats. A Paris, le cortège a rassemblé 45 000 manifestants de source syndicale, 21 000 selon la police. Trois à quatre fois moins que l’an dernier, décrue toute aussi  évidente dans les cortèges provinciaux… A l’inverse le rassemblement  du FN en l’honneur de Jeanne d’Arc et des travailleurs français a connu une affluence sensiblement en hausse. Et ce alors que comme l’a souligné Jean-Marie Le Pen, « le Front National n’a pas pu cette année, aider au financement des autocars de province  (puisque) ses finances ont été lourdement obérées par l’échec de ses candidats aux élections Législatives de 2007 ». Environ  8000 nationaux se sont retrouvés samedi  pour écouter l’allocution de Jean-Marie Le Pen,  qui  a fait la  part belle dans le contexte que nous connaissons à la dimension sociale du combat de l’opposition nationale, principale force de résistance  à l’idéologie  mondialiste  –consultable dans son intégralité sur www.frontnational.com. Un discours qui avait bien  évidement cette année  une  résonnance toute particulière  dans le cœur des militants puisque c’était le dernier du « Menhir » en tant que président du FN.

« Foi en la France éternelle, amour de la Patrie, défense du Peuple, autorité, indépendance, identité, sécurité, courage, foi, honneur et sacrifice, tels furent (les) principes  (de Jeanne d’Arc) qui sont aujourd’hui les nôtres » a rappelé Jean-Marie Le Pen, soulignant que « les hommes ne vivent pas seulement de pain et de vin, puisqu’ils n’ont pas seulement des corps mais aussi des esprits et des âmes.  Nous récusons les matérialismes, qu’ils soient de gauche ou de droite, communistes ou capitalistes ». La geste johannique   qui est aussi le vivant  symbole pour les croyants du  sens surnaturel des destinées nationales,  incarne au plus haut  pour l’ensemble des patriotes un mythe fondateur de la résistance à l’invasion   et nous le savons,  les mythes véritables ne meurent point.

C’est en ce sens que Jean-Marie Le Pen, qui sait que « la France est habitée par un mystère » selon la belle formule de Montaigu,  a foi en l’avenir  et appelle de ses vœux une « révolution (au sens étymologique du terme) patriotique ». C’est pourquoi, questionné sur le devenir du courant national après son départ, il répond toujours que « tant qu’il y aura une patrie et  une nation française, il ya aura des patriotes et des  nationalistes ».

Encore faut-il bien sûr qu’il reste des Français ! A cette aune et au regard des débats actuels autour de l’identité française, de l’immigration et de l’islam, il apparaît  clairement que   le combat que mène le FN contre la politique mortifère de substitution de population est un combat essentiel. Dans son journal, il ya plus d’un siècle, Maurice Barrés mettait déjà en garde contre les conséquences de l’afflux de populations inassimilables voulant  « nous imposer leur façon de sentir (…). Le triomphe   de leur manière de voir coïnciderait avec la ruine réelle de notre patrie. Le nom de France pourrait leur survivre et même garder une importance dans le monde ; le caractère spécial de notre pays serait cependant détruit, et le peuple installé sous notre nom, s’acheminerait vers des destinées contradictoires avec les destinées et les besoins des vieux français ».

Comme l’a relevé  pertinemment Alain-Gérard Slama dans Le Point la semaine dernière, ce qui différencie fondamentalement  le FN de la droite sarkozyste c’est que l’opposition nationale ne   définit pas l’identité française par l’héritage des « Lumières » -du moins pas exclusivement M. Slama !-,  sous l’angle de la seule idéologie des droits de l’homme, abstraite et désincarnée,   mais par « référence à la doctrine barrésienne  de la Terre et des Morts ».

 Dans « Scènes et doctrine du  nationalisme », Barrès rappelait en effet que le « nationalisme est acceptation d’un déterminisme » qui fait que « nos ancêtres pensent et parlent en nous. Toute la suite des descendants ne fait qu’un même être ». Bref qu’il n’y a pas de moi véritable sans le « support de la collectivité ».  Cette adhésion du FN à une conception organique, enracinée de la nation et du devenir de notre peuple   sous-tend de larges pans de son programme. Cela explique   que l’opposition nationale    soit la seule à ne pas séparer « le culte de la patrie de l’amour du travail » comme l’a rappelé Jean-Marie Le Pen  ce 1er mai.

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