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Grèce : ça va faire très mal…

En mars dernier le très sérieux hebdomadaire allemand Focus ornait sa couverture d’une reproduction de la Vénus de Milo, à laquelle avait été ajouté un bras, ce qui lui permettait de faire un « doigt d’honneur » aux contribuables d’Outre-Rhin ; un  visuel choc assorti de la phrase suivante, au cas où le message n’aurait pas été assez clair : « des fraudeurs dans la zone euro ». La réponse  du Premier ministre grec Georges Papandréou avait été toute aussi courtoise : « les Grecs n’ont pas la corruption dans les gènes, tout comme les allemands n’ont pas le nazisme dans les leurs ».  « Kolossale » finesse…

 

 Les  « fraudeurs » en question sont les gouvernements grecs successifs et  Athènes  a obtenu  samedi un accord ouvrant la voie au déblocage  de 110 milliards d’euros sur trois ans  du FMI et de l’Union européenne, pour l’aider   à faire face à une dette de près de 300 milliards d’euros. L’aval final devra être donné par les chefs d’Etat et de gouvernement, probablement le 7 ou le 8 mai. En contrepartie  les pays de la zone euro  et le Fonds monétaire international demandent des économies allant jusqu’à 25 milliards d’euros sur deux ans. Soit  la suppression de deux mois de salaire sur 14 pour les fonctionnaires et autant de mois de pension pour les retraités du public et du privé, ainsi qu’une nouvelle hausse de 1 à 2 points de la TVA.  Cela permettrait  de réduire le déficit public, estimé à environ 14% du produit intérieur brut (PIB) en 2009, de dix points d’ici fin 2011. Le ramenant ainsi à 4%.   « Avec nos décisions d’aujourd’hui les citoyens doivent subir de grands sacrifices (…) ce n’est pas une décision agréable (…). Ce sont des sacrifices durs mais nécessaires (…) sans lesquels la Grèce ferait faillite », or « éviter la faillite est la ligne rouge nationale »  a  déclaré Georges Papandréou .

 

Samedi, Jean-Marie Le Pen  a affirmé que « la crise financière qui a déjà ruiné beaucoup de gens n’est pas finie Ce qui nous attend, ce n’est pas la reprise mais la recrise ! La banqueroute menace plusieurs pays de l’Euroland à commencer par la Grèce qui appelle au secours d’autres pays européens, comme le nôtre, déjà endettés jusqu’au cou. Après la Grèce, ce sera le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie et notre tour viendra ».

Une crainte partagée par une grande majorité de Français selon un sondage BVA pour Canal+ publié en fin de semaine dernière. 75% des personnes interrogées estiment que notre pays pourrait connaître une situation de crise comparable à celle de la Grèce.  60% des sondés à se déclarent en outre d’accord avec la décision des pays européens d’aider financièrement la Grèce.

Ils sont 76% à être opposés à l’idée d’exclure ce pays de la zone euro. Faut-il voir dans la réponse apportée par ce sondage à ces deux dernières questions  la conséquence d’un sentiment de solidarité entre pays européens, la conscience d’une communauté de destin ? C’est probable. Mais il semble tout aussi certain que  pour les personnes interrogées, le risque de crise majeure encouru par la France  les conduit implicitement à ne pas  rejeter le principe d’une aide européenne dont nous pourrions demain avoir besoin…Preuve que la propagande européiste a « bien » façonné   l’esprit  de nos compatriotes qui n’ont pas encore perçu toute la fragilité de l’euroland.  Et qui oublient surtout que la France,  contributeur net,  donne plus à l’Europe de Bruxelles qu’elle n’en reçoit, comme le rappelait encore Bruno Gollnisch sur Europe 1 la semaine dernière.

 

 

 

 

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