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L’UMP dans toute sa rigueur

Pour citer le «Philosophe au marteau », cher à Michel Onfray, « ce qui doit tomber il ne faut pas le retenir, mais le pousser ». Un adage que l’on pourrait appliquer   aussi bien au sarkozysme  qu’à l’euro , qui ont  déçu en proportion des espoirs qu’ils avaient fait naître. L’UMP au pouvoir  bénéficie cependant par contrecoup  du  peu de crédit dont dispose le PS dans l’opinion, l’euro d’une habile propagande soulignant faussement son  rôle d’amortisseur de la crise ; tandis   que le FN n’est toujours pas perçu, du moins comme il devrait l’être mais les choses peuvent évoluer rapidement, comme LA grande force alternative et crédible  aux partis du système.

Pourtant, après 8 ans de sarkozysme, dont trois à la tête de l’Etat, nos compatriotes ont vu notre pays  poursuivre sa course vers l’abîme.  Une France  chaque jour  un peu plus  vidée de sa substance et assujettie au moloch bruxellois ; Europe bruxelloise à qui on peut appliquer pleinement cette définition humoristique du communisme soviétique : « passe moi ta montre, je te donnerai l’heure ».

Alors que  les pays de l’UE se sont mis d’accord dans la nuit de dimanche à lundi  à Bruxelles pour un plan d’aide à la zone euro d’un montant qualifié « d’historique » qui pourrait atteindre  750 milliards (incluant inclut des prêts et garanties des pays de la zone euro, et du FMI),  un sommet social, réunissant patronat et syndicats autour du président, se tient cet  après-midi à l’Elysée.  Il s’agit de faire le  point sur « les mesures anti-crise », dans un contexte de gel pendant trois ans des dépenses de l’Etat pour réduire les déficits annoncé  vendredi par François Fillon.

Le Premier ministre a refusé d’utiliser le terme de  « rigueur », qui évoque trop aux français les sinistres années Mauroy. Nous sommes  « loin d’un plan de rigueur », qui « n’existe pas et qui n’existera pas », a-t-il martelé, tandis qu’Henri Guaino enfonçait le clou dans les colonnes du Figaro samedi :  « ce n’est pas du tout la politique du président de la République. Selon Henri Guaino, « la rigueur, c’est l’ajustement économique par la baisse du pouvoir d’achat ». Pouvoir d’achat des Français en berne, malgré les annonces triomphalistes du chef de l’Etat. Si l’on en croit nouvel outil statistique l’Insee, le «pouvoir d’achat du revenu arbitrable»  «  correspondant à ce qui reste aux Français une fois honorées les dépenses contraintes (logement, téléphone, énergie, etc.), le pouvoir d’achat arbitrable par unité de consommation a baissé de 0,7% en 2008. Les données de 2009 ne sont pas encore connues) mais les Français ont déjà leur petite idée sur la question et auront du mal à prendre pour argent comptant la progression de 2,1% du pouvoir d’achat des ménages en 2009 annoncé par l’Elysée

Jean-François Copé, histoire d’embêter ses « amis » de l’UMP n’a pas eu les pudeurs sémantiques  d’un Fillon ou d’un Guaino  affirmant sur Europe 1 ce matin : « moi, le mot que j’utilise c’est le mot de rigueur, après tout on n’est pas là pour se battre sur les mots » . Si c’est lui qui le dit…

Ce plan de rigueur  expose une nouvelle fois au grand jour le problème crucial de la subordination de notre pays à Bruxelles et particulièrement au dogme de la monnaie unique. Marine Le Pen a relevé au nom du FN, « Personne à la tête de l’Etat »  ne semble disposé à  admettre « que l’euro et la politique monétaire inique à laquelle nous sommes soumis détruisent notre croissance, affectent les revenus de nos compatriotes et par conséquent les rentrées fiscales de l’Etat ». Il s’agirait pourtant d’ « organiser une sortie groupée de l’euro et réengager la France sur le chemin de la croissance », de « s’attaquer aux véritables problèmes qui minent les finances de notre pays ».

Selon le quotidien  Le Parisien paru hier  dans le cadre de ce plan de « rigueur »,  le gouvernement entend modifier   le dispositif « Zéro charges » pour les entreprises de moins de dix salariés qui recrutent – d’un coût de 400 millions d’euros en 2009 – en le recentrant  sur l’emploi des seniors. Les aides aux entreprises embauchant des apprentis et à celles recourant au chômage partiel seraient prolongées. »Mais la réduction d’impôts dont ont bénéficié plus de trois millions de foyers modestes en 2009 pourrait faire les frais de la rigueur, de même que la prime de 500 euros pour certains chômeurs non indemnisables, qui avait été instaurée en avril 2009 ».

Dernièrement encore, Bruno Gollnisch pointait l’incohérence de la politique gouvernementale qui fait peser sur les plus modestes l’effort financier à accomplir tout en épargnant les plus riches. Le concept même de solidarité nationale est foulé aux pieds par l’UMP qui  refuse de revenir sur les avantages fiscaux octroyés qui entraînent un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards d’euros. A quoi il faut ajouter le coût annuel de l’immigration –entre 25 et 60 milliards d’euros selon les experts- et celui de la délinquance -115 milliards d’euros selon l’étude de l’Institut pour  la justice que nous évoquions la semaine dernière. Voilà des pistes sérieuses d’économies, entre autres,  pour un gouvernement qui aurait le courage et la volonté de s’attaquer vraiment au redressement de notre pays, sans tabous  ni crainte d’affronter tel ou tel lobby.

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