Appuyant son propos sur un reportage paru dans Le Figaro Magazine (édition du 7 mai 2010) intitulé « La seconde mort des Rois de France », Karim Ouchikh évoque l’état alarmant de cette « nécropole où reposent 43 rois, 32 reines, des princes et des chevaliers, qui incarnent pareillement les mille cinq cents ans de l’histoire de France », « laissé aujourd’hui à l’abandon dans la parfaite indifférence des pouvoirs publics ».
« Sous l’effet des travaux de construction du RER B (…) le sanctuaire royal est miné par de redoutables infiltrations dont l’action irrésistible se conjugue aux désordres dramatiques nés autant de la dissémination sournoise des sels de salpêtre que de la pollution moderne ». « Les conséquences en sont épouvantables » puisque « la solidité des caveaux est gravement fragilisée et, atteints par une inexorable humidité, des cercueils, brisés, gisent éventrés, laissant sans protection leurs précieuses reliques… ».
« Signe de l’incurie patente du Ministère de la Culture, chargé de la conservation des lieux, aucun plan de sauvetage n’a été programmé pour préserver un site qui, par ailleurs, ne bénéfice plus, depuis vingt ans, des crédits budgétaires qui lui permettraient de financer la reprise d’un chantier de fouilles archéologiques, pourtant jugées prometteuses par tous les historiens. Conséquence logique de ces innombrables inerties, opposées dans la plus grande opacité : le projet d’inscrire la basilique de Saint-Denis et sa nécropole royale au patrimoine mondial de l’UNESCO demeure plus que jamais en panne ! Que penser de tout ce gâchis ? ».
« Tandis que nos amis russes redécouvrent lucidement la splendeur de l’histoire tsariste de leur pays (…) et que outre-Rhin, nos voisins s’apprêtent à reconstruire à Berlin le Palais des Hohenzollern, en ne se dissimulant plus le rôle décisif de la dynastie impériale dans la construction de la nation allemande, la France tourne manifestement le dos à une période insigne de son histoire (…). En vérité, ce n’est pas tant la France que ses élites qui, malmenant à ce point son identité millénaire, entendent abolir, dans une rage amnésique, un passé jugé encombrant, au nom d’une vision idéologique de l’histoire ».
« Comment en l’espèce comprendre autrement la carence à agir dont, en effet, la rue de Valois fait preuve avec autant de constance, sinon par la volonté opiniâtre, qui anime inlassablement nos innombrables oligarchies, de détourner les Français d’une composante aussi essentielle de leur passé ? Sur cette question, disons le tout net, une fois de plus : la France n’est pas née sous X en 1789 ! ».
« Dans l’effort incessant des peuples à préserver et à transmettre l’intégrité de leurs identités séculaires, il est des querelles à affronter qui honorent un peuple et qui attestent, en son sein, d’une vitalité en rien défaillante. Le sauvetage de la nécropole des Rois de France est de ces combats valeureux » conclut Me Ouchikh. Un combat auquel se joignent bien volontiers les hommes et les femmes du FN. La pétition pour la sauvegarde de la basilique Saint-Denis est visible sur le blogue du cercle Hernani : http://cerclehernani.over-blog.fr/
Comme le rappelait Bruno Gollnisch, notamment lors de son discours de candidature à la région Rhône-Alpes le 26 mars dernier, une politique culturelle digne de ce nom ne doit pas consister « à financer aux frais du contribuable des manifestations culturelles ou prétendues telles que l’on distingue difficilement d’un étal de sex-shop ou d’un vide-grenier ». Et dans cette optique les subventions octroyées doivent être diversifiées, « afin qu’elles n’aillent pas toujours aux mêmes, dont le parti-pris de laideur et de déracinement, va de la fumisterie banale au viol des consciences ».
Bref, au-delà de l’aide qui peut être apportée aux artistes puisant aux sources et notre incomparable héritage artistique européen, la sauvegarde de notre patrimoine culturel et historique, sa transmission aux jeunes générations, devraient être en effet une des missions essentielles d’un Etat français digne de ce nom, enracinant la modernité dans la tradition.