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C’est pas moi, c’est pas ma faute, je savais pas

Le Canard enchaîné a toujours porté une attention toute particulière aux logements des politiciens du sérail. En  janvier 2005, l’hebdomadaire satirique, mais bien informé,  avait révélé les  14 000 euros de loyer mensuel  dont le  contribuable devait s’acquitter pour loger le citoyen Ministre des Finances Hervé Gaymard et sa (grande)  famille dans son  600 m2  du VII ème arrondissement parisien, contraignant finalement ce dernier à faire ses cartons.  La gestion médiatique particulièrement maladroite des révélations du Canard, les dénégations et mensonges  puérils de M. Gaymard l’avaient alors  contraint à la démission.  Un « ministre proche de Chirac » cité par la presse relevait alors : « Si les Gaymard qui ont l’air honnête se font payer un appart’ de 14 000 euros, ça prouve que vous êtes tous pourris. Voilà ce qu’on nous dit dans les circonscriptions ».

Patatras. Le Canard Enchaîné affirme cette semaine que Christian Estrosi,  maire de Nice et  ministre de l’Industrie, bénéficie de deux logements de fonction à Paris, dont l’un est occupé par sa fille étudiante,  l’ appartement d’un hôtel particulier -l’hôtel de Seignelay-  dans  le VIIe arrondissement,  ce que l’intéressé  dément. Selon une circulaire de février 2005 du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin,  en réaction  à l’affaire Gaymard, M.  Estrosi dispose donc d’un appartement de trop puisque  si le ministre a la jouissance  d’un logement parisien, il est désormais  tenu de l’occuper.

Une affaire qui tombe mal pour le « motodidacte » comme le surnomme ses « amis » de l’UMP, déjà épinglé  il ya deux ans par Le Canard Enchaîné . Alors  secrétaire d’Etat à l’Outre-mer,  il avait  loué le 23 janvier 2008  à la société Dassault un jet privé pour se rendre à Washington (coût de la facture 138 000 euros), plutôt que d’utiliser   un vol régulier  Air France comme cela était prévu.  Les  raisons de cette dépense  somptuaire  à la charge des cochons de Français ? Selon l’hebdomadaire,  M. Estrosi  souhaitait   à tout prix assister avant son départ pour une  réunion internationale prévue de longue date,  à  une  petite sauterie  privée  à l’Elysée autour du Président de la République, dont il venait d’apprendre l’existence.

Pour se justifier, M Estrosi déclara peu après qu’il  n’aurait pas  utilisé ce moyen de locomotion s’il avait connu le montant du devis. Sacré Christian ! Il n’est pas certain cependant que ce genre de plaisanterie amuse encore longtemps les Français.

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